Le procès de Lamine Diack, ancien patron de l’athlétisme mondial, prévu ce lundi, a été renvoyé, selon l’Afp, au moins jusqu’au mois de juin par la 32e Chambre correctionnelle du Tribunal de Paris en raison de problèmes de procédure, a annoncé la présidente Rose-Marie Hunault, peu de temps après son ouverture.
Le procès qui porte sur un système de corruption voué à protéger des athlètes russes dopés est renvoyé notamment parce que le Sénégal a fait parvenir «très ré­cemment des actes d’enquête qui avaient été demandés par les juges d’instruction en 2016 et auxquels Dakar n’avait jusque-là jamais répondu», a-t-il été précisé.
Parmi ces éléments, une audition du fils de Lamine Diack, l’ancien puissant conseiller marketing de l’Iaaf, Papa Massata Diack, réfugié à Dakar depuis le début des investigations et qui n’a jamais répondu à la justice française.
«Papa Massata Diack est un acteur clé de l’affaire et il devait être jugé en son absence à partir de lundi. Ces pièces, nous les avons reçues physiquement ce matin, (…) n’avons pas pu les étudier, ni les communiquer aux autres parties», a constaté l’un des Procureurs financiers, Arnaud de Laguiche, en montrant aux juges une lourde pile de dossiers. «Nous ne pouvons pas faire comme si ces pièces n’existaient pas», a-t-il ajouté. L’autre Procureur financier présent à l’audience, Eric Russo, a soulevé un second problème procédural dans le mandat d’arrêt international qui avait été décerné par la justice française contre Papa Massata Diack.
A 86 ans, le Sénégalais Lamine Diack, qui a régné de 1999 à 2015 sur l’Iaaf, devait répondre des délits de corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée. Il risque jusqu’à dix ans de prison et une lourde amende.
Arrivé au bras d’un proche lundi en milieu de journée, Lamine Diack n’a pas fait de déclaration aux journalistes en rentrant dans la salle d’audience. A sa sortie, il s’est confié en quelques mots à la Rfm. Soutenant être pressé de voir cette affaire se terminer afin qu’il puisse regagner sa famille au Sénégal, quatre ans après.
La présidente de la 32e Cham­bre correctionnelle du Tribunal de Paris a émis l’hypothèse que le procès se déroule désormais du 3 au 22 juin prochain.