Les députés membres de la Commission de la santé, de la population, des affaires sociales et de la solidarité nationale ont voté hier à l’unanimité, le projet de loi n°5/2020 relatif à la transfusion sanguine et aux médicaments dérivés du sang. Ce projet de loi, selon le ministre de la Santé et de l’action sociale, qui était devant les députés, va corriger les insuffisances de l’arrêté régissant la transfusion sanguine au Sénégal. Le rapport de ladite commission renseigne qu’en procédant à l’exposé des motifs, Abdoulaye Diouf Sarr a fait savoir que «sur le plan institutionnel et juridique, la transfusion sanguine est encore réglementée par l’arrêté N° 010939/ MSPAS du 8 octobre 1990 organisant le prélèvement, le conditionnement, la distribution et l’utilisation du sang humain, de son plasma et de leurs dérivés».
Le ministre a informé que «l’arrêté susmentionné connaît de nombreuses insuffisances que sont l’absence d’identification précise des différents organes du secteur transfusionnel ainsi que leurs missions, la non prise en compte de l’évolution actuelle des connaissances scientifiques et techniques, l’émergence de nouveaux risques immunologiques et infectieux, la faible disponibilité et accessibilité des produits sanguins et des médicaments dérivés du sang sur l’ensemble du territoire national».
Lors de son face-à-face avec les députés, M. Sarr a expliqué que «l’organisation actuelle de la transfusion sanguine au Sénégal est principalement basée sur le système de banques de sang hospitalières». D’après lui, c’est «ce qui rend très difficiles leur coordination, l’harmonisation et le contrôle des pratiques transfusionnelles». Dans la même veine, il souligne que «cette situation ne permet pas d’optimiser les conditions d’une meilleure disponibilité et sécurité transfusionnelle sur l’ensemble du territoire national». Le rapport renseigne que le ministre estime que «l’évolution des connaissances scientifiques et techniques, l’émergence de nouveaux risques immunologiques et infectieux liés à la transfusion sanguine exigent de renforcer la sécurité à travers une actualisation des textes la régissant».
Selon lui, «une meilleure garantie du sang, son accessibilité, ses composants et dérivés justifient également l’adoption des mesures réglementaires prenant en compte les évolutions techniques et scientifiques pouvant influer la pratique de la transfusion sanguine». Ainsi renseigne le document, l’objectif de ce projet de loi «est de formaliser le nouveau cadre institutionnel des structures de transfusion sanguine, de définir les responsabilités administratives et pénales des professionnels de la Santé, les droits et devoirs des donneurs et des receveurs, ainsi que les conditions générales de la pratique transfusionnelle et de l’approvisionnement en médicaments dérivés du sang».