En marge du Conseil scientifique et technique de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), le Syndicat autonome de la recherche agricole et agroalimentaire (Saraa) a organisé hier, un sit-in pour réclamer la signature des décrets portant actualisation de l’organisation, du fonctionnement, des missions de l’Isra.

Pendant que se déroule le Comité scientifique et technique de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), qui a démarré hier dans les locaux de l’institut, les chercheurs affiliés au Syndicat autonome de la recherche agricole et agroalimentaire (Saraa) ont tenu un rassemblement pour  réclamer la signature de quatre décrets dont l’un porte sur l’organisation et le fonctionnement de l’Institut sénégalais de recherche agricole, l’autre sur le règlement d’établissement. Les deux autres portent sur l’encadrement du statut du chercheur et la modification de la grille salariale des travailleurs de l’institut. Arborant des brassards rouges, ces travailleurs brandissaient des pancartes sur lesquels il est écrit : «Non à la gestion chaotique de la recherche», «Augmentation du budget de l’Isra», «Souveraineté alimentaire sans recherche», «Pour une direction scientifique forte»…

«Nous sommes en train de manifester notre mécontentement, nos frustrations face à la négligence dont l’Isra vit actuellement. En effet, en mars 2022, le Président Macky Sall avait demandé au ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, en réunion du Conseil des ministres, d’actualiser, dans le consensus, les missions, l’organisation, le fonctionnement de l’Institut sénégalais de recherche agricole, ainsi que le statut des chercheurs en activité dans cette structure stratégique», explique la Secrétaire générale du Saraa. Depuis lors, déplore Dr Mame Fama Ndiaye, il n’y a que le décret fixant l’organisation et le fonctionnement de l’Isra qui a pu être adopté en Conseil des ministres. S’agissant du statut des chercheurs qui avait été spécifié, il a été noyé dans le règlement d’établissement. Ça fait presque deux ans que cette situation perdure. Par conséquent, l’Isra a perdu au cours de ces dernières années, une dizaine de chercheurs qui ont préféré aller vers d’autres cieux beaucoup plus cléments.

Les syndicalistes revendiquent aussi une augmentation du budget alloué à l’Institut sénégalais de recherche agricole, afin que les chercheurs puissent bien mener leurs travaux de recherche qui, dans la plupart des cas, sont financés par des organisations partenaires.

Les syndicalistes avertissent que cette action n’est que le début de leur plan d’actions. Et si rien fait pour satisfaire leurs revendications, ils vont passer à la vitesse supérieure. «On espère qu’on n’en arrivera pas là. L’Isra est très attendu sur la question des semences, sur la production de vaccins. On a les moyens de bloquer cette production-là. On ne peut pas comprendre qu’on veuille nous exiger des résultats, alors qu’on ne nous met pas dans les conditions de travail», déclare la Secrétaire générale du Saraa.

Interpellé sur la situation, en marge du Conseil scientifique et technique, le Directeur général de l’Isra a essayé de calmer les ardeurs. Momar Talla Seck précise que «le projet de décret relatif à l’organisation et au fonctionnement a été déjà signé. Il ne reste que les projets de décret qui ont une incidence financière». «Nous avons bon espoir que ces documents sont en bonne voie et sous peu de temps, ils seront signés par le chef de l’Etat», tempère le Dg.

Pour rappel, le Conseil scientifique et technique a pour objectif de faire le bilan des activités de l’année et de dégager les perspectives pour l’année 2024.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn