La Loi de finances rectificative (Lfr) pour l’année 2021, validée hier à l’Assemblée nationale, est arrêtée à la somme de 4 544,6 milliards, comprenant 878,8 milliards de francs Cfa pour le service de la dette, selon le ministre des Finances et du budget. Par Khady SONKO
– La Loi de finances rectificative pour l’année 2021 a été validée hier à l’Assemblée nationale. Cette Lfr 2021 s’explique par l’intervention de décrets d’avance ou d’annulation de crédits. Ainsi, dans l’optique d’accompagner l’option de mettre en œuvre une stratégie de vaccination étendue à toute la population en deux phases, la Lfr consacre une allocation budgétaire supplémentaire de 40 milliards au ministère de la Santé et de l‘action sociale. En outre, indique le ministre des Finances et du budget qui présentait le projet, l’autre objectif de la Lfr 2021 est relatif à l’emploi des jeunes, surtout avec la mise en place du programme «Xèyu ndaw gni», composé de quatre leviers que sont la création directe d’emplois publics, l’aide à la création d’emplois privés et à l’insertion socio-professionnelle, le renforcement des capacités à travers l’apprentissage et la formation et enfin la promotion de l’auto-emploi en vue de renforcer le volet «emploi des jeunes» inclus dans le plan de relance.
A ce titre, la Lfr prévoit un montant de 150 milliards pour la bonne mise en œuvre dudit programme. Elle consacre également un financement complémentaire au secteur de l’énergie à la suite de la remontée des cours mondiaux du pétrole pour un montant de 39 milliards.
La Lfr 2021 est ainsi arrêtée à la somme de 4 544,6 milliards, comprenant 878,8 milliards Cfa pour le service de la dette, contre 4 589,2 milliards dont un service de la dette de 946,3 milliards au titre de la Lfi, soit une baisse de 44,6 milliards de francs Cfa en valeur absolue et 1% en valeur relative. Abdoulaye Daouda Diallo précise que ce repli est essentiellement dû aux économies de 65,7 milliards réalisées sur le service de la dette publique à la faveur principalement de la mise en œuvre adéquate de la stratégie de reprofilage de la dette du Sénégal qui s’est traduite, selon lui, par le succès des obligations souveraines, émises sur les marchés financiers internationaux et ayant porté sur un montant de 775 millions d’euros, soit 508 milliards Cfa.
M. Diallo rappelle que cette levée de fonds a été réalisée pour une maturité finale de 16 ans, à un taux de 5,375% et le rachat d’environ 70% de l’Eurobond expirant en 2024 et libellé en dollar Us par les nouveaux titres émis en euro, qui a libéré de l’espace budgétaire et de la trésorerie, permettant de renforcer les capacités financières de l’Etat.
La Lfr 2021 est donc une réorientation des allocations du budget initial 2021, à hauteur d’environ 200 milliards, pour prendre en charge les nouvelles dépenses liées au programme de vaccination, à l’emploi des jeunes et au complément de financement du secteur de l’énergie. Par ailleurs, le Lfr table sur une prévision de croissance du Pib en 2021 de 3,7% contre une prévision initiale de 5,2%.
La loi enregistre aussi un déficit budgétaire de 817 milliards, soit 5,4% du Pib, contre 744 milliards, soit 5% du Pib au titre de la Lfi 2021. «Il en découle ainsi une hausse de 73 milliards Cfa, soit 0,4 point de Pib par rapport à la Lfi», informe le ministre des Finances et du budget. A l’en croire, ce déficit sera financé pour 556 milliards par des tirages sur prêts-projets, les emprunts-programmes pour 105 milliards et les autres emprunts nets pour 156 milliards de francs Cfa.
ksonko@lequotidien.sn