«Depuis le début, nous n’avons pas refusé de retourner à l’école», a tenu à rappeler mardi Maguette Ba, coordonnatrice nationale et porte-parole du Collectif des gouvernements scolaires du Sénégal. Invitée à la table des discussions par l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees), la lycéenne a pourtant autant insisté sur les doléances de la structure qu’elle dirige. «Ce que nous avons exigé et que nous exigeons encore, c’est que l’Etat assure notre sécurité. Il faut que toutes les conditions soient réunies comme le ministre l’a si bien dit. Et à l’heure actuelle, on sent qu’il y a beaucoup de choses qui ne marchent pas», a-t-elle dit avec la conviction que le 2 juin n’est pas un bon choix pour aller à l’école. «Actuellement, même si on force à aller à l’école le 2 juin, il faut le dire carrément, c’est trop risqué», a persisté la lycéenne, ne manquant pas d’étaler quelques points qui suscitent des appréhensions de leur côté. «Nos camarades à Kolda, Matam se demandent comment ils vont faire avec les abris provisoires. On a demandé au ministre et sa réponse a été : ‘’Les mairies vont gérer ça’’», a-t-elle d’abord posé, doutant de la capacité de certaines mairies. «Les professeurs se sont déplacés entre Thiès et Dakar. Maintenant, on est à une semaine et ils vont retourner dans les salles de classe sans pour autant faire le test. Cela veut dire qu’on est exposé», a tonné la jeune fille en voile. «Comment l’Etat compte-t-il assurer la sécurité des élèves entre le trajet maison-établissement et établissement-maison», a-t-elle encore interrogé. Après ses considérations, la coordonnatrice des gouvernements scolaires y est allée de sa menace. «Que l’Etat prenne en charge toutes les conditions nécessaires afin que les élèves puissent regagner les salles de classe en toute sécurité (…) Si tel n’est pas le cas, on reste chez nous», a-t-elle brandi au sortir de la rencontre avec des membres de l’Unapees. Cette structure, par la voix de son président, a dit prendre le ministre au mot. «Le ministre a été très clair et nous le prenons au mot. Il a dit que c’est un protocole déterminant. Si on constate que sur la base de ce protocole il y a des manquements, l’établissement sera fermé. Ça c’est très clair. Nous demandons le respect strict de ce protocole», a ainsi expliqué Abdoulaye Fané. «Il est une chose de théoriser, mais le plus important c’est de la transformer en pratique sur le terrain», a-t-il poursuivi, exhortant les structures de l’Unapees à travers le pays à intégrer les comités de veille dans tous les établissements. «Il s’agit de voir si tout le dispositif est mis en place. Au cas contraire, si l’information nous est remontée, nous allons demander à ce que ces établissements soient fermés», a-t-il fait savoir, tout en n’excluant pas la rétention des élèves chez eux en cas d’augmentation considérable des cas de Covid-19. «Si nous constatons qu’il y a une évolution exponentielle de la maladie, nous allons prendre nos responsabilités pour dire aux parents de ne pas envoyer leurs enfants à l’école», a averti M. Fané. Pour une réussite de la reprise, le président de l’Unapees a exhorté les mairies à jouer leur partition. «Nous mettons les collectivités locales en face de leurs responsabilités. Autant elles s’étaient distinguées dans la remise de vivres autant elles doivent se déployer pour assurer la sécurité des élèves dans les établissements», a relevé le président de l’Unapees.
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