Réplique aux accusations de Yaya Amadou Dia : OUSMANE SORT SA KANE

Après les accusations de corruption portées à son encontre par le magistrat, Yaya Amadou Dia, le Premier président de la Cour d’appel de Kaolack a porté la réplique. «Il est d’une particulière méchanceté parce qu’il sait pertinemment comment faire mal», répond-il.
Accusé de corruption par Yaya Amadou Dia, le magistrat Ousmane Kane qui, jusqu’ici, a gardé secrète sa réponse l’a divulguée, ce vendredi dans la presse. Dans sa lettre, qui date du 28 avril 2020, le Premier président de la Cour d’appel de Kaolack, démissionnaire de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), a balayé d’un revers de la main les accusations de son collègue.
«Yaya Dia est d’une particulière méchanceté…»
«Il est d’une particulière méchanceté parce qu’il sait pertinemment comment faire mal : calomnier, toujours calomnier, en sachant pertinemment qu’il en restera toujours quelque chose, et en y ajoutant une bonne dose de fanfaronnade car ses phrases mises entre guillemets qu’il m’aurait adressées ne sont que de purs mensonges», qualifie-t-il le juge Yaya Amadou Dia. Ce dernier avait soutenu que le Premier président de la Cour d’appel de Kaolack avait libéré un «criminel» qui a été condamné à la prison à perpétuité. Mais Ousmane Kane a défendu sa décision.
Il argue : «Omar Gaye a coupé les tendons d’un cadavre dont la mort a été attribuée à d’autres. Aussi répugnant que cela puisse apparaître, l’acte de l’accusé s’appelle mutilation ou profanation de cadavre, même non inhumé, puni d’un emprisonnement de 3 mois à un an et d’une amende de 50 mille franc Cfa à 180 mille franc Cfa (Article 354 Code pénal)». Et d’ajouter : «Pour une telle infraction, un pauvre paysan a été condamné à perpétuité et a purgé au moment de sa libération, 8 années de prison (8 fois la peine maximale encourue)». Ainsi le président Ousmane Kane reconnaît avoir demandé au président de la Chambre criminelle de ne jamais songer à renvoyer le Parquet général à se pourvoir devant la Cour suprême. «J’assume cette décision, tout comme celle d’avoir mis un terme à la détention scandaleuse, arbitraire et inhumaine d’un pauvre individu que le Président Dia appelle mon «Omar Gaye», laissant ainsi penser que j’avais un intérêt particulier à lui faire un traitement spécial», avait-il craché dans sa missive. Hier, face à la presse à Kaolack, il a laissé entendre qu’aucune relation ne le lie à Omar Gaye.
Par rapport à l’affaire du nommé Khalifa Thiandoum dont le président Dia l’accuse d’avoir fait libérer, puis de l’avoir nommé fournisseur de la Cour d’appel, M. Ousmane Kane a contesté. Pour lui, «le lien de collusion, voire de corruption est vite établi. Pourtant Thiandoum était fournisseur de la Cour depuis 2012, alors que lui n’a pris service qu’en juin 2016». Et sur les supposées pressions qu’il aurait exercées sur des greffiers pour la modification des décisions, le Premier président de la Cour d’appel de Kaolack dit constater «avec tristesse que son collègue ignore les règles les plus élémentaires sur le fonctionnement du service». Les registres sont tenus sous la responsabilité des greffiers, dit-il, donc une manipulation de ces registres engage au premier chef leur responsabilité professionnelle et pénale. «C’est la crédibilité de l’ensemble du système judiciaire qui ressort de la Cour d’appel de Kaolack qui a été mise en doute par un nos éminents collègues parce qu’il est président de Chambre», a-t-il conclu ce vendredi face aux journalistes.