Ou étaient la Cap (Coordination des associations de presse) et particulièrement le Cored (Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie) quand Pape Alé Niang diffamait et calomniait le Général Moussa Fall en lui attribuant un immeuble de 6 milliards ? Quand il fut démontré que c’était encore une affabulation, personne n’entendit le Cored ou une association de la Cap faire la plus petite remontrance à Pape Alé Niang qui se croit manifestement au-dessus des règles du métier, du jugement des pairs et des lois de la République. Fallait-il surtout espérer une réaction du Cored dont beaucoup de dirigeants en quête de légitimité ont le complexe des «stars» de la presse et pensent qu’ils doivent chercher un supplément de légitimité dans la condamnation systématique et automatique de l’Etat.

Qui a entendu le Cored ou une association de la Cap sur les audios fuités de Cheikh Bara Ndiaye qui avoue sa duplicité, sa mauvaise foi et sa démarche de chroniqueur mercenaire ? Ou étaient la Cap et le Cored quand Pape Alé Niang affirmait que Aliou Sall était propriétaire de la compagnie aérienne qui a transporté les 49 soldats ivoiriens à Bamako ? Les règles déontologiques interdisent d’avancer masqué derrière son statut de journaliste pour mener des combats politiques.

Quand le doyen Latif Coulibaly a voulu se lancer en politique, il a clairement dit qu’il cessait d’être journaliste. Pape Alé Niang doit avoir le même courage et surtout la même honnêteté. Beaucoup de journalistes le pensent, mais le disent tout bas dans leurs cénacles et groupes WhatsApp. Le Cored et la Cap doivent avoir le courage et le devoir de dire tout haut ce que les journalistes disent tout bas de Pape Alé, au lieu de se réfugier dans le corporatisme primaire et le soutien automatique de principe.

Pape Alé Niang comme Alioune Tine font du prosélytisme mercenaire au profit de Sonko. Ils doivent avoir le courage et l’honnêteté de l’assumer, au lieu d’avancer masqués derrière la défense des droits de l’Homme ou la liberté de presse. On a tout compris. Le plus grand honneur d’un journaliste est d’apporter la preuve de ses accusations quand il est traduit en Justice. En matière de liberté de presse, le Sénégal n’a pas de leçons à recevoir de l’Occident. Pour moins que ce que Pape Alé Niang a produit, l’Américain Bradley Maning a été jeté en prison et Edward Snowden a été obligé de fuir les Etats-Unis où Julian Assange risque la prison à vie et ce sont les Britanniques qui vont l’extrader. En France, le polémiste Zemmour et d’autres journalistes comme Edwy Plenel ont été condamnés pour diffamation sans que personne ne parle d’atteinte à la liberté de presse. La liberté de presse, comme toutes les libertés, est encadrée par les lois. Quand on voit la réaction malheureuse et maladroite de la Cap, on comprend a posteriori pourquoi les députés ont refusé avec raison la dépénalisation des délits de presse, car la Cap veut que les journalistes soient au-dessus des lois.
Biram FAYE Coordonnateur Task Force Républicaine