Cher «ami», dans une tribune que tu as publiée et intitulée «Lettre à un ami», titre emprunté à Camus, le fiel et la perfidie en moins, tu me fais un mauvais procès. Je ne reviens pas sur le débat sur l’ethnicisme qui, pour moi, est définitivement clos. Des amis, véritables ceux–là, m’avaient dissuadé de te répondre.
Mais ne pas répondre à la lettre d’un «ami» serait une mauvaise manière ; quand un «ami» t’écrit, la moindre élégance est de lui répondre.
Nulle part, tu n’indiques, en te référant à mon texte, comme le veut la plus élémentaire des élégances, où ai-je fauté, en indexant un propos précis. Tu as préféré rester dans des généralités, des poncifs et des truismes avec lesquels on ne peut qu’être d’accord.
Tu as cru habile de prêter à «l’adversaire» des propos qu’il n’a jamais tenus (sinon tu les aurais cités en abondance, ne fut-ce que pour mon édification) pour venir ensuite triomphalement les pourfendre, à coup de poncifs, de généralités, de fiel, d’insinuations malveillantes, qu’un «ami» de surcroît, ne ferait pas. On m’a dit que c’était peut-être une question de langue et de sa compréhension. Voilà une injure que je ne te ferai pas.
Ensuite, tu dis, avec une jouissance morbide, que «je suis tombé» : j’aimerais bien savoir en quoi et sur qui. Non camarade, malgré ton désir, je ne suis pas «tombé» et je n’ai pas besoin de ta main, plutôt de tes griffes d’oiseau de proie. Cela doit être très jouissif de tomber à bras raccourcis sur l’intellectuel que je prétends être, de participer à la meute et à la clameur. Cela a dû te faire beaucoup de bien. J’en suis content pour toi si c’est là que tu trouves ton plaisir.
Néanmoins, si tu pensais que c’était là une belle occasion de me faire taire, tu as raté le coche. Par ton désir de nuire, c’est plutôt toi qui es tombé et bien bas. Veux-tu que je te tende une main, secourable celle-là ?
Tu me dénies même la connaissance de l’histoire de mon pays que je ne connaitrais pas. Qu’en sais-tu ? Parle pour toi ! J’aimerais bien savoir si c’est ce que j’ai dit sur le Tékrour ou Ndiadiane Ndiaye qui te gêne – c’est certainement le premier – . Alors conteste-le ouvertement, courageusement – ne fut-ce que pour ma propre édification et celle des lecteurs -.
Tu penses certainement à l’histoire écrite par les vainqueurs, mais sûrement pas à Cheikh Moussa Camara, Ciré Abbas Sow ou Yoro Diaw, etc.
Tu ne veux pas connaître mes arguments, dis-tu : terrible aveu. As-tu écouté «Remue-ménage» de Alassane Samba Diop que j’ai fait avec Amadou Bakhao Diaw qui, à la demande du public, a été rediffusé 3 fois ? Ce qui est une première dans l’histoire de cette émission. Sûrement non, car nous y argumentons et visiblement cela te déplaît.
Dis, cher «ami» comment peux-tu partir «en guerre» contre quelqu’un dont tu ne connais même pas les arguments ? Etrange procédé !
Mon cher «ami», au lieu de venir me trouver sur le terrain des idées auquel je te conviais, tu as préféré les chemins obliques de la méchanceté, des contrevérités, du dénigrement et de la malhonnêteté intellectuelle.
Je ne t’en veux pas, car il arrive souvent qu’on ne dise pas ce qu’on veut, mais ce qu’on peut.
Pour finir, à moins que cela ne m’ait échappé, je ne t’ai jamais vu réagir quand il y a stigmatisation contre les Peulhs ou contre le Président Macky Sall (c’est peut-être sans importance pour toi !), ni écrire sur les problématiques de l’heure : il me semble que c’est là la tâche des intellectuels. En te lisant, je n’arrive même à me mettre en colère, c’est plutôt la pitié que j’ai, je suis très charitable, car malheureusement, il y a des intellectuels qui, au lieu de lire la production des autres et y répondre, ne se lisent pas, mais se surveillent, souvent par jalousie, et parfois s’insultent par indigence morale et intellectuelle.
J’ose penser que tu ne fais pas partie de cette engeance. Ce qui serait fort dommageable !
Professeur Hamidou DIA
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