Le texte publié par un groupe d’universitaires sur «le désenchantement démocratique au Sénégal», relève de la propagande pure et simple. Nous connaissons ces universitaires signataires de ce pamphlet, politiciens encagoulés de leur état, lesquels ne sont pas à leur première sortie. A chaque fois que l’opposition perd du terrain, ces donneurs de leçons, ayant perdu leur probité intellectuelle, viennent à la rescousse de celle-ci, désemparée de nos jours avec les contradictions antagoniques qui minent ses composantes. La crise de la démocratie depuis 1962, à qui la faute ? Attendre plus de soixante ans après pour la dénoncer, à l’orée de l’élection de la Présidentielle  de 2024 où le sortant ne se présente pas, constitue une stratégie pour orienter le vote des citoyens selon leurs positions du moment, en se prenant pour des directeurs de conscience. Nous remarquerons que dans cette analyse, le bilan du président Macky Sall ne porte pas sur le bilan matériel, mais sur le bilan  immatériel, or, celui-ci est du domaine du pur subjectivisme.
C’est assurément une manière de tromper son monde. Le propre des universitaires, c’est de ne pas se mettre d’accord sur toute question, même scientifique, a fortiori, sur des questions de sciences sociales qui relèvent, plus ou moins, de l’appartenance à des idéologies ou à des imaginaires. Mais, il y a depuis très longtemps déjà, la déliquescence des idéologies et une transformation des paradigmes vers des sujets réels altermondialistes. Jouer sur la théorie d’une décolonisation fictive dans un monde fondamentalement interdépendant avec les frontières qui disparaissent par l’effet du numérique, est une déformation intellectuelle consistant à s’arcbouter sur des rhétoriques obsolètes. La crise actuelle est planétaire, elle est climatique, sanitaire, sécuritaire, alimentaire et, par conséquent, politique ou démocratique. Nous sommes en présence de questions nouvelles qui demandent des réponses nouvelles sous une matrice planétaire. La question lancinante de l’émigration clandestine qui interpelle tous les intellectuels de ce monde, en est un exemple patent et, de point de vue, nous assistons aujourd’hui à une misère de la pensée. Nous estimons que, si certains intellectuels prennent la responsabilité éthique de partager ex cathedra des textes de cette nature, ils pourraient avoir au moins l’honnêteté de préciser leur appartenance politique et la volonté d’apporter leur contribution sur une offre politique, sinon, cette attitude de partage semblerait à servir de bras séculier pour élargir la propagande de politiciens en difficulté et, à conforter subrepticement, des positions partisanes que l’on évite d’exposer soi-même .
Kadialy Gassama, Economiste
Membre du Sen et du Bp du Ps