Le procès est renvoyé jusqu’au 9 avril. Le juge Samba Kane a ainsi accepté la demande du procureur de renvoyer le procès pour pouvoir inscrire les noms de Mouhamed Lamine Mballo et Alpha Diallo sur l’ordonnance de renvoi. Concernant la demande liberté provisoire que la défense a introduite, le juge a informé que le tribunal est « incompétent » pour statuer.

C’est la 3ème fois que l’audience a été reportée. En décembre 2017, elle a été renvoyée car les avocats commis d’office n’avaient pas le délai nécessaire pour préparer le procès.  En février 2018, l’audience est encore repoussée. cette fois-ci la composition de la cour a été la cause. Le juge Lamotte devant statuer sur l’affaire de la Caisse d’avance a cédé sa place à Samba Kane.

Alioune Barada Ndao et 31 co-prévenus sont accusés d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes par menace et complot d’apologie du terrorisme et financement du terrorisme en bande organisés.

Très tôt les sympathisants de l’imam ont pris d’assaut le tribunal de Dakar. Qui, plus que d’habitude, a été quadrillé par les forces de l’ordre. L’audience a accusé du retard avant de commencer vers 10 heures. 25 minutes au paravent, Alioune Barada Ndao s’est permis un bain de foule. De la boxe des accusés, l’imam, tout de blanc vêtu, envoie un salamalec auquel les sympathisants répondent des cris. « Dieu est grand » scandait la salle avant l’arrivée du juge Samba Kane. Ce dernier a même averti le public pour le bon déroulement des débats. «J’ai entendu des applaudissements. On n’est pas dans une meeting politique mais une salle d’audience, si cela se reproduit je vais évacuer la salle » a-t-il lancé.

A 10h17, c’est le procureur qui a ouvert les débats après l’appel des accusés. Le ministère public a signifié au tribunal que les 2 accusés n’ont pas été appelés car une erreur matérielle les a omis de l’ordonnance de renvoi. Par conséquent, le parquet a demandé le report de l’audience pour rectifier. Une requête que la défense assimile à une stratégie visant à faire traîner l’audience. Elle demandera la liberté provisoire pour les 2 accusés qui n’ont pas été mentionnés. Une requête que le tribunal ne pourra accéder car il est « incompétent ».