Yang-Yang, capitale mythique de l’ancien royaume du Jolof, se révèle aujourd’hui comme un trésor méconnu mais captivant de l’histoire du Sénégal. Le site abrite des vestiges précieux qui témoignent de son passé glorieux comme le tata (lieu de refuge) du roi Alboury Ndiaye (1848-1901) et le palais royal transformé en musée par son fils Mansour Bouna Ndiaye. Selon les récits transmis par Khalifa Ndiaye, le conservateur du musée, Yang-Yang a été fondé au XIVe siècle, lorsque le légendaire Ndiadiane Ndiaye a posé les jalons de ce qui deviendra plus tard le puissant royaume du Jolof. A son apogée au XVe siècle, le royaume s’étendait sur une grande partie du territoire national, consolidant ainsi sa place parmi les grandes nations de l’époque. Sous le règne du 38e Bourba (roi), Bakane Tam Khary Djolor, la capitale officielle a été transférée de Ouarkhokh à Yang-Yang. Ce déménagement stratégique a marqué le début d’une nouvelle ère de prospérité et de développement pour la ville.
Un patrimoine unique qui attire beaucoup de visiteurs
Nichée sur les terres du Jolof, Yang-Yang attire non seulement les historiens et archéologues, mais aussi les visiteurs du monde entier, curieux de découvrir son patrimoine unique. Au cœur de la ville, se trouve le palais royal, transformé en musée en 1899 par Mansour Bouna Alboury Ndiaye, et qui abrite une collection impressionnante d’artefacts historiques. «Devant le musée, on peut encore voir les traces du premier chemin de fer à travers la région, une réalisation grandiose qui a marqué le début de la modernisation de Yang-Yang en 1927», explique Khalifa Ndiaye, conservateur du musée. A l’intérieur, les visiteurs peuvent admirer des trésors tels que d’anciennes armes à feu, des amulettes et une collection de correspondances de l’époque. Les escaliers en bois mènent à un étage où un vieux lavabo, des baignoires pour des bains rituels et un balcon aéré offrent un aperçu de la vie quotidienne des anciens occupants. Ce site, bien que vieilli par les siècles, a été soigneusement restauré sous l’égide de Mansour Bouna Ndiaye, et a été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1963, grâce aux efforts du Président Léopold Sédar Senghor, précise Khalifa Ndiaye. A quelques pas du musée, se dresse le légendaire Tata de Alboury, une enceinte fortifiée, stratégiquement positionnée sur une butte pour surveiller les environs. «Ce lieu a été crucial dans la défense de Yang-Yang lors des guerres passées, servant de refuge pour les chefs, leurs familles et les membres de la cour royale en temps de conflit», explique M. Ndiaye.
Yang-Yang, berceau d’une riche tradition et témoin de nombreux événements historiques, continue d’émerveiller ceux qui franchissent ses portes. Alors que la ville se modernise avec la construction de nouvelles infrastructures telles que des écoles, une sous-préfecture et une brigade de gendarmerie, elle n’oublie jamais de préserver son héritage unique qui attire visiteurs et chercheurs du monde entier.
Aps