Le Bus rapid transit (Brt) est officiellement en circulation depuis hier. Quelques heures avant son lancement, le Brt et son tracé noir se paraient. L’on procédait aux derniers réglages techniques et logistiques, mais on arrosait aussi les plantes et fleurs qui jalonnent et décorent le trajet. Une touche de vie aux abords du bitume. Des pousses vertes, partie intégrante du projet.

Par Abdou Rahim KA – Le Bus rapid transit (Brt), c’est le matériel roulant, c’est du béton et un itinéraire dédié censé décongestionner et donner plus de fluidité à la mobilité urbaine. Ce sont aussi des aménagements paysagers et des espaces verts qui font corps avec le tracé. «L’aménagement du paysage va avec les travaux.» Cette phrase, on pourrait l’attendre d’un maître-d’œuvre, mais c’est un riverain de la Préfecture de Guédiawaye qui nous la sort. Pour Maguette Sarr, le riverain en question, c’est un tout, «un ensemble utile et agréable qu’il faut préserver». Un peu plus loin, un groupe d’élèves marchant sous l’ombre chétive des palmiers. Cheikh Tidiane Gaye, l’un d’eux, estime qu’avoir à portée d’yeux des fleurs et des aménagements, qu’il ne voyait que dans certaines maisons, est une très bonne chose pour Guédiawaye. «Cela change et embellit le visage de la ville», dit-il. Ce paysage, ces aménagements verts et fleuris par endroits ne répondent cependant pas au seul besoin esthétique. Selon Aminata Sow Ba, paysagiste chargée de ces aménagements, le choix-même des variétés qui bordent le tracé a été fait suivant d’autres besoins spécifiques. «Nous avons tenu compte des voitures et de la hauteur des pots d’échappement, et choisi des espèces qui absorbent la pollution pour le bien-être de la population», explique-t-elle, en montrant du doigt des ficus couverts par endroits de suie. Des bougainvilliers et des pervenches ont aussi été choisis parce que résistants et faciles à entretenir. «Ces plantes résistantes tiendront le temps que l’exploitant trouve un prestataire. Pour l’instant, on arrose avec les camions citernes et on fait le suivi phytosanitaire. Les aménagements paysagers sont exécutés à 95%. Il est question maintenant de suivi et d’entretien», dit-elle.

«Un bien commun à préserver»
La question du suivi est aussi soulignée par des habitants de Guédiawaye. Selon Ousmane Bitèye, menuisier métallique installé à quelques mètres du tracé du Brt, il est primordial d’insister sur la sensibilisation. «Les animaux viennent souvent brouter ici et c’est nous qui les chassons. Nous interpellons aussi régulièrement des charretiers qui n’hésitent pas à traverser ou à se garer ici. Les gens doivent retenir leurs bêtes et savoir que c’est un bien commun à préserver», soutient-il.
Autre bémol sur la marche verte du Brt, les arbres qui ont dû céder la place au projet. Sur cette question, la paysagiste explique que des espèces ont été préservées et que, outre l’aménagement d’espaces verts, il a été prévu de «compenser» ce qui a dû être sacrifié. «Il a été décidé, dans le cadre du reboisement compensatoire, de remplacer chaque arbre déraciné lors du projet par 2 ou 3 autres. Il a été décidé ainsi de planter 2600 arbres à Dakar, le long du tronçon du Brt», précise-t-elle.