12 heures à Ziguinchor. Sous un soleil de plomb, se déroule une opération de levée de blocus par un Caterpillar aux alentours immédiats de la maison du maire. Le conducteur de l’engin, aidé par un homme, manœuvre avec délicatesse et met un à un aux abords des routes, les barrières qui sont pour la plupart d’énormes barres de fer.
Après des jours d’affrontements, seuls les piétons étaient autorisés à passer par ici, sous l’œil intimidant et bienveillant des partisans de Ousmane Sonko, qui se sont retranchés au niveau du siège du parti Pastef. A ce moment, les véhicules et autres moyens de transport ne pouvaient pas encore circuler dans la rue qui passe devant le domicile de Ousmane Sonko, ni derrière lui, ni même au niveau des ruelles qui pouvaient conduire vers chez lui, à cause des blocus. L’opération s’est terminée après plus d’une heure de travaux. Du siège du parti Pastef et un peu plus loin devant l’Ufr Santé de l’université Assane Seck de Ziguinchor jusqu’aux encablures du marché Boucotte, tout a été débarrassé. Les passants assistaient à cette manœuvre avec mille et un commentaires. Pourtant, à quelques mètres de là, est stationnée une fourgonnette de la police, avec à côté des agents qui discutent tranquillement, assis sous un acacia.
Même si les barrières sont mises hors des voies et que celles-ci sont dégagées, les déchets et autres ordures sont encore visibles sur place. Les restes des pneus et troncs d’arbres brûlés traînent encore sur les rues et ruelles de la ville où par endroits, le passage d’un véhicule ou d’un Jakarta soulève une poussière noire qui pousse à se protéger, à marquer une pause ou alors à bloquer sa respiration et foncer.
L’odeur des gaz lacrymogènes continue de titiller les narines. C’est dire que l’opération de nettoyage nécessite aussi des coups de balai voire un nettoyage à grande eau. En attendant, les automobilistes roulent, après avoir enfin retrouvé leurs voies habituelles de passage, libérées de tout barrage. Au même moment, «la caravane de la liberté», sous la conduite du leader du parti Pastef et maire de la capitale du Sud, Ousmane Sonko, a quitté Ziguinchor, précisément à 13 heures passées de 30 minutes, à destination de Dakar. Ce convoi exceptionnel n’a pas mobilisé de foule pour l’accompagner. «C’est fait exprès», disent des partisans du leader du parti Pastef. Avant le départ de ce dernier, il n’y avait même pas de signes annonciateurs d’un voyage, pas de véhicules, ni de préposés à la sécurité.
Avec le calme qui a gagné la ville, les activités ont repris leur cours normal, les écoles ont rouvert les salles de classe et les cours ont redémarré à l’université Assane Seck de Ziguinchor.