Les populations du Fouladou souffrent du manque de poissons ces derniers temps. Les quelques espèces présentes dans le marché sont vendues à 2000 F Cfa prix minimum.Par Aladji BADJILANG –

 Le poisson se fait rare ces derniers temps dans la capitale du Fouladou. Une pénurie qui fait monter les prix. De 1500 F, le prix du kilogramme de poisson est passé à 2000 F au minimum, selon la variété. Ibrahima Dia, vendeur de poissons, déplore cette situation à Kolda. «Notre travail de vente de poissons est à l’arrêt à cause du manque criant de la ressource halieutique», a-t-il déclaré. Ajoutant que c’est une souffrance totale pour les consommateurs. Un tour au marché aux poissons a permis de constater la rareté de ces produits halieutiques. Ici, les étables sont vides, laissant la place à des écailles et autres restes de poissons déjà vendus il y a longtemps. Rencontrée sur place, une dame, panier à la main, s’alarme du manque de poissons. «Il est difficile de faire un repas copieux sans poisson. C’est une situation qui fait souffrir les épouses dans leurs foyers conjugaux», a dit Fatoumata Bineta Diallo.

La ressource halieutique vendue à 2000 f le kilogramme 
Obligée de rentrer bredouille, la bonne dame se jette de gauche à droite pour chercher des condiments à mettre dans la marmite.

A Kolda, la congélation du poisson pose problème à cause du manque de chambres froides. Les camions frigorifiques, qui viennent avec du poisson frais, sont les seuls lieux de conservation de la ressource halieutique. Pourtant, la pisciculture est pratiquée par endroits pour faciliter aux ménages l’accès aux poissons. Malgré tout, le poisson, grandement consommé au Fouladou, fait défaut ces derniers temps. Une situation qui coïncide avec la montée des prix de la viande de bœuf dont le kilogramme est passé de 3000 à 3500 F Cfa depuis quelques mois. Face à cette difficulté d’accéder à une alimentation riche à base de poissons ou de viande, ce sont les femmes enceintes qui en souffrent beaucoup plus, du fait d’une alimentation pauvre en protéines. Au niveau des structures sanitaires, les femmes enceintes en visite prénatale sont pour la plupart en situation de manque de sang, selon une blouse blanche. Cette dernière leur recommande la consommation d’aliments riches en protéines. Les yeux des ménagères sont rivés sur les camions frigorifiques en provenance de Mbour, Saint-Louis ou Kafountine dans le département de Bignona. Dans la région de Kolda, les populations préconisent la pratique à grande échelle de la pisciculture avec la présence des différents affluents du fleuve Gambie et du fleuve Casamance, mais aussi le dragage du bras du fleuve Casamance qui traverse la ville de Kolda. La revitalisation des vallées fossiles et le reboisement des mangroves peuvent constituer aussi des alternatives pour la disponibilité du poisson et d’autres ressources halieutiques.
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