Le mot d’ordre d’occuper le Tribunal de Dakar n’a pas prospéré, contrairement à ce qu’avait souhaité Barthélemy Dias. Le déploiement des Forces de l’ordre n’a laissé aucune chance au maire de Mermoz-Sacré Cœur et à ses partisans pour concrétiser leur souhait. Par Malick GAYE

– La justice a son agenda qui ne saurait s’arrimer à celui de la politique. Le Parquet général a voulu être clair concernant la convocation de Barthélemy Dias dans l’affaire Ndiaga Diouf. Le candidat de Yaw à la mairie de Dakar ne le voit pas ainsi. Il a parlé de manœuvre politicienne en vue d’annihiler ses ambitions pour la capitale et a appelé ses militants à envahir le Tribunal de Dakar. Une invitation prise au sérieux par les Forces de l’ordre. Qui, très tôt hier, ont quadrillé le département de Dakar.
Du giratoire de l’Unité 26 des Parcelles assainies en passant par celui de Liberté 6, sans oublier les carrefours de Sacré-Cœur et du Canal 4, la police, épaulée par la gendarmerie, veillait au strict respect de l’ordre. Le dispositif sécuri­taire  devenait encore plus impressionnant aux abords du Tribunal de Dakar. Pour accéder au Temple de Thémis, il fallait, dans un premier temps, justifier auprès des limiers, la raison de son déplacement. Une fois cette barrière franchie et quelque 500 m arpentés, un autre checkpoint attendait le piéton. La carte professionnelle est requise pour les hommes des médias, tandis que la carte d’identité nationale ainsi que les documents attestant de la nécessité d’entrer au Tribunal suffisent aux citoyens pour passer le cordon sécuritaire.
Les médias, qui d’habitude ont un accès aux salles d’audiences, sont parqués devant la grille de la porte principale. Pendant ce temps, les citoyens font la queue pour franchir la porte. Barthélemy Dias va finalement manquer l’audience qui finira par être reportée à cause de l’absence du conseil de la partie civile. Pour autant, les leaders politiques, qui soutiennent l’actuel maire de Mermoz-Sacré Cœur, ont tenu à accéder au Tribunal. Ils seront stoppés à la Médina. Sonko et Barthélemy Dias vont faire plusieurs dizaines de minutes dans une maison située à la rue 7 angle Blaise Diagne. Le leader des Patriotes dira, sur sa page Facebook, qu’un «citoyen convoqué par la justice est empêché par les Forces de sécurité, d’y déférer». Avant de préciser : «Barthélemy Dias, Malick Gackou et moi-même sommes coincés à l’instant à la Médina, Rue 7 angle Blaise Diagne, par des éléments de la Bip, qui s’apprêtent à donner l’assaut final». Devant les médias, ces leaders de l’opposition vont sortir de la maison et Barthélemy Dias dira qu’il «rentre finalement à la maison, car dans ce pays la justice est une farce. On va continuer la résistance».
Finalement, Ousmane Sonko, Malick Gackou et Barthélemy Dias seront arrêtés et conduits au Commissariat central de Dakar, avant d’être transférés au camp Abdou Diassé. Khalifa Sall a assuré, quelque temps après, que ses camarades allaient être libérés dans la journée et a demandé aux militants de rentrer chez eux.
Et effectivement, dans la soirée, les trois hommes ont recouvré la liberté et retrouvé leur domicile et militants.
mgaye@lequotidien.sn