Au Sénégal pour près de 1 million 500 mille enfants et jeunes, l’école n’a toujours pas démarré. C’est un constat de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep). Ce rappel à l’endroit de l’autorité intervient une semaine après que plus de 4 millions d’élèves ont repris le chemin de l’école pour le compte de l’année scolaire 2020-2021.
A travers un communiqué, la Cosydep «se félicite des efforts qui ont permis la reprise des enseignements à plus de 95%, matérialisant ainsi la campagne Ubbi Tey Jàng Tey, qui se justifie plus que toute autre année en raison des effets de la Covid-19». Mais elle rappelle la nécessité du respect des protocoles pédagogique et sanitaire, l’impératif de garantir l’intégralité du quantum horaire en veillant rigoureusement au démarrage, au déroulement et au dénouement de l’année scolaire. «Si les autorités publiques, notamment celles de l’éducation, ont mis en place un cadre de dialogue qui a apporté quelques réponses aux attentes des acteurs, il reste encore d’autres besoins pressants à satisfaire. Désormais, il faut compter avec la pandémie qui a mis en exergue les failles du système éducatif principalement caractérisé par un environnement scolaire loin des normes, des effectifs pléthoriques, un personnel insuffisant, des moyens techniques et technologiques limités», regrettent le directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow, et ses collaborateurs. Ainsi, la coalition recommande l’orientation du débat sur l’effectivité du droit à l’éducation pour tous par une meilleure prise en charge des demandes des marginalisés «dont on entend peu la voix», la recherche de réponses inclusives, complètes et adéquates aux besoins des vulnérables plus éprouvés par les effets du coronavirus. Mais aussi, elle demande la disponibilité des budgets et moyens de fonctionnement des écoles publiques, la mise en œuvre efficace des accords avec les enseignants pour une année stable au grand bénéfice des apprenants, notamment ceux qui ont très peu de possibilités d’apprentissage. Et enfin, le changement radical de paradigme en opérant les ruptures nécessaires en vue de garantir une éducation inclusive de qualité à tous les enfants du Sénégal sans préjudices de leur milieu, de leurs caractéristiques économiques et socioculturelles. «L’Etat est attendu dans l’apport de solutions concrètes et complètes à cette situation. Autrement, le nombre d’enfants non scolarisés deviendra plus important, les déperditions scolaires plus massives, la qualité une affaire exclusive des privilégiés, les inégalités plus marquées. L’Etat doit rester une sphère de réconciliation des intérêts particuliers et de sécurisation des intérêts collectifs, en sa qualité de garant des équilibres, de la justice sociale et de l’équité», conclut la Cosydep.