Le Collectif des «Jambaars» du Golfe, qui avait organisé une marche à la Place de l’Obélisque en 2017, pour réclamer leur indemnisation, va relancer le combat avec l’organisation d’une conférence de presse le 31 octobre prochain. Si les conclusions de la commission mise en place pour étudier la question sont sur la table du chef de l’Etat depuis plus d’un an, les survivants et leurs familles sont las d’attendre.

La bataille pour l’indemnisation n’est pas toujours réglée. Après la guerre, la Commission d’indemnisation des Nations unies (Cinu), chargée d’étudier les demandes d’indemnisation des victimes de l’invasion et de l’occupation du Koweït par l’Iraq en 1990-91, a été mise en place et avait récolté 500 milliards F Cfa avant sa dissolution en février dernier (Voir ci-contre). Plus de 30 ans après la fin de la Guerre du Golfe, les militaires et les veuves des 93 Jambaars, qui ont péri lors du crash, attendent toujours leur argent. Le collectif a décidé de relancer le combat en organisant un point de presse le 31 octobre prochain.
En 2017, le Collectif des survivants de la première Guerre du Golfe, des veuves et orphelins avait organisé une marche pour réclamer le versement de leur indemnisation à l’Etat du Sénégal. Avec les réclamations, l’Etat avait mis en place une commission tripartite chargée d’étudier la question, composée du ministère des Forces armées, de l’Etat-major et de la Primature. Sans oublier la médiation de l’Ong Jamra. Jusqu’ici, rien n’a été fait alors que la commission a déposé les rapports sur la table du chef de l’Etat depuis plusieurs mois.

Le dossier sur la table du chef de l’Etat
Aujourd’hui, les survivants veulent relancer le combat pour pousser l’Etat à vider ce contentieux. A l’époque, les avocats du collectif avaient annoncé, lors de cette marche, la saisine d’un juge compétent pour vider ce dossier. Avec la médiation, il n’y a pas eu de suite. «On était sur le point de saisir la Commission (d’indemnisation) des Nations unies et la Cour de justice de la Cedeao. Mais avec l’intervention de Mame Mactar Guèye dans cette affaire, nous avons suspendu notre démarche», rappelle Me Assane Dioma Ndiaye. Il ajoute : «Nous demandons à l’Arabie Saoudite de dédommager toutes les victimes. Elles avaient emprunté un avion de l’Armée saoudienne pour aller en pèlerinage à la Mecque. Mais l’Arabie Saoudite dit qu’elle a dédommagé les victimes. Mais, au Sénégal, les victimes disent qu’elles n’ont reçu que la somme d’1 million concernant les frais de campagne, mais pas de réparations. Nous n’avons pas la certitude que l’Arabie Saoudite ait dédommagé les victimes. Nous n’avons aucune preuve. Même si une Commission de réparation des Nations unies a été créée et qu’elle avait confisqué le pétrole irakien qui devait servir à alimenter cette réparation, nous pensons que c’est l’Arabie Saoudite qui doit dédommager toutes les victimes.»

Il faut savoir que le Sénégal avait envoyé 495 hommes pour renforcer les 33 contingents envoyés par 33 pays, afin de protéger le territoire saoudien. La mission a duré 6 mois, de septembre 1990 à mars 1991. Avec le décès de 93 militaires, il restait 402 survivants. Accompagnés des 93 veuves et de leurs orphelins, ils réclament toujours leur indemnité de guerre. Après la capitulation de Saddam Hussein, le Conseil de sécurité de l’Onu a mis en place la Commission d’indemnisation (Cinu). Chargée d’étudier les demandes d’indemnisation des victimes de l’invasion et de l’occupation du Koweït par l’Iraq en 1990-91, la Cinu était chargée de payer des réparations pour les dommages causés par l’invasion du Koweït par l’Irak en août 1990.