Résidence d’écriture panafricaine : Des acteurs du cinéma saluent l’initiative «Sentoo»

Le cinéaste sénégalais Joe Gaï Ramaka et la documentariste franco-égyptienne Jihan El Tahri saluent l’initiative Sentoo, un programme de coopération cinématographique à vocation panafricaine, lancé par le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Tunisie et le Maroc. Sentoo est un projet lancé en 2018 par le Centre national du cinéma et de l’image de la Tunisie, dans le cadre d’un partenariat avec ses homologues des autres pays déjà cités. Pour sa mise en œuvre, un atelier d’écriture cinématographique a été organisé du 24 au 30 juin à Dakar. Le deuxième atelier aura lieu en Tunisie du 7 au 20 octobre. Le troisième, prévu en décembre prochain, se tiendra au Maroc. Il sera consacré à la production et à la coproduction. L’initiative Sentoo doit être soutenue en vue de «l’indépendance du cinéma africain», selon Gaï Ramaka qui intervenait à l’atelier de Dakar. «Si l’on veut que notre culture rayonne et contribue au bien-être de nos populations, il faut qu’on la mette dans une perspective panafricaine», souligne le réalisateur du film Et si Latif avait raison ? (2005). «Le profond désir de cinéma (des) jeunes réalisateurs et leur compréhension très aiguisée» du cinéma doivent être soutenus par des initiatives comme Sentoo, a laissé entendre Joe Gaï Ramaka.
La documentariste franco-égyptienne Jihan El Tahri trouve «importante» la démarche des auteurs de ce programme qui, selon elle, va aider à promouvoir des projets entre pays africains dans le domaine du cinéma. «Le vrai problème auquel on est confronté maintenant, c’est les débouchés, c’est-à-dire les films vont sortir, qui sont quasiment tous dans des pays du Nord. Là, on se retrouve dans une espèce de formatage de la pensée (…) basée sur les attentes et la compréhension de l’Occident, de ce que l’on est en train de raconter», a souligné Jihan El Tahri. Elle a partagé avec les jeunes réalisateurs sénégalais sa «boîte à outils» qui a une trentaine d’années d’expérience. Pour la mise en œuvre de Sentoo, un projet a été retenu dans chacun des six pays concernés, selon Abdoul Aziz Cissé, secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) du Sénégal.
Aps