Des cinéastes ont été formés à l’écriture documentaire dans le cadre de la résidence itinérante dont la cérémonie de clôture s’est tenue à la maison de la culture Douta Seck. Revenant sur la portée de cette cession de formation qui a duré une semaine, Mamadou Sellou Diallo de dire que c’est le «prolongement de nos activités en tant que producteur et enseignant chercheur qui formons aussi à l’université à l’écriture du cinéma documentaire». «Les expériences que nous avons développées là-bas, nous voulons les étendre aux jeunes porteurs de desirs de creation documentaire et aussi à des porteurs de projets plus aguerris qui sont en “developpement”», a déclaré l’enseignant-chercheur, un des initiateurs de la résidence Itinéraires documentaires. Selon les initiateurs Sellou Diallo et Gora Seck, le documentaire est un genre démocratique pour peu que nous portions une question de vie, que nous ayons envie de l’interroger par les moyens du cinéma. C’est un cinéma de proximité avec une économie moderne. «L’écriture documentaire s’intéresse d’abord à questionner pourquoi j’ai envie de faire ce film-là ? Pour que le film réponde à une nécessité. Il y a aussi la question de “l’éthique documentaire” qui est questionnée lors de cette résidence parce que faire un film est une responsabilité.»
Sellou Diallo revenant sur l’importance du documentaire en Afrique dira: «La représentation documentaire est certainement celle qui est la plus à la portée des Africains par rapport à la modestie des coûts de production, et la plus nécessaire aussi en termes de regard non spectaculaire sur nos réalités, de regards approfondis sur le temps présent du continent.» Il faut évidemment des «compétences créatrices», de l’audace aussi pour reveler «un fonds par une forme originale et ainsi raconter nos histoires contemporaines en toute responsabilité», indique-t-il. Cette résidence d’écriture est une formation étendue à toutes les autres régions du Sénégal, selon Mamadou Sellou Diallo, pour dire «que le cinéma n’est pas seulement qu’à Dakar». «Nous avons des histoires à l’intérieur, dans nos régions. Il y a d’autres cultures que nous pouvons raconter au Sénégal. Ce sera une manière de donner de nos propres nouvelles à nous-mêmes et au reste du monde», argumente-t-il. Le lancement à Dakar de cette première phase du programme Itinéraires documentaires a vu la participation de 8 acteurs issus du monde cinématographique et choisis sur la base de la «pertinence de leurs projets». La prochaine étape sera Thiès qui accueillera la prochaine résidence itinérante. M. Diallo de souligner que la finalité de la résidence itinérante est de mettre ceux qui sont formés en contact avec les diffuseurs et les producteurs. Il a salué la présence du doyen cinéaste spécialiste de la fiction, Papa Badara Seck, qui a eu à faire cette formation en écriture documentaire cinématographique. «Il est de la génération de nos aînés. Il a 70 ans et porte un projet de documentaire. Il est à cet atelier-là pour partager avec nous cette expérience. Pour lui, c’est un moyen d’apprendre. C’est tout à notre honneur. Nous lisons sa participation comme une ère nouvelle où il n’y a plus de clivage artificiel de génération. Il y a le cinéma sénégalais au service d’un art populaire de partage et d’affirmation de soi», ne manque de souligner Mamadou Sellou Diallo.
Organisée avec l’appui du Fopica, la résidence itinérante a été clôturée par Germain Coly, le tout nouveau directeur de la Cinématographie. Ce dernier de souligner que ce programme s’inscrit dans le cadre du développement du cinéma documentaire. Il indiquera que cette rencontre a regroupé des acteurs du cinéma dont certains sont dans la réalisation et d’autres dans la photographie ou dans d’autres métiers, mais tous travaillés par un desir de partager une histoire. «Le Fopica va accompagner d’autres initiatives qui concerneront les films fictions et d’autres projets de formation», promet M. Coly.