Résilience des acteurs du monde rural : La Cnaas et la médiation d’assurances vulgarisées

Les rôles de la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (Cnaas) et de la médiation des assurances ont été vulgarisés hier à la réunion d’information conjointement organisée par l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf). L’objectif est de promouvoir l’assurance agricole et la saisine du médiateur des assurances et cas de litige.Par Khady SONKO –
60 à 70% des Sénégalais sont des agriculteurs. Cependant, cette importante population peine à développer la culture de l’assurance et est un peu laissée en rade par les compagnies classiques d’assurance sur le marché sénégalais de l’assurance.
Il s’y ajoute que les opérateurs agricoles assurés qui font face à des risques, notamment des pertes de récoltes, ne maîtrisent pas les mécanismes pour se faire indemniser. «Donc les médiateurs d’assurances pourraient nous aider à améliorer un peu les relations entre les banques et nous», a déclaré Christophe Tendeng à la réunion d’information tenue conjointement avec la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (Cnaas) pour vulgariser le dispositif de médiation.
«Il arrive qu’on perde 300 pieds de papayers et du coup on n’atteint pas le poids escompté au départ. C’est une bonne initiative qui va nous aider parce que les banques viennent vers nous, nous proposent un accompagnement, mais une fois qu’on est engagé, ce sont des difficultés», témoigne l’opérateur économique, producteur de papayes.
Pourtant, il existe un dispositif d’assurance gratuit qu’est la Cnaas et un médiateur dont la saisine et l’exercice sont gratuits pour le client ou le référent, qui pourrait y recourir en cas de calamité naturelle.
Les produits les plus vendus par la Cnaas sont ceux qui assurent les déficits pluviométriques. Par contre, en Casamance, l’offre concerne des produits qui assurent l’équipement agricole, les rendements et les éleveurs en cas de mortalité. «On envisage de mettre aussi en place des produits pour l’arboriculture, l’anacarde et tous ces produits agricoles de la zone», informe Oumar Diop, directeur administratif financier de la Cnaas.
Plus de 400 mille dossiers traités pour une enveloppe financière de 1, 200 milliard
Créée par l’Etat en public-privé, la Cnaas, jusque-là peu connue, assure les cultivateurs, pêcheurs, forestiers.
«Le gouvernement a voulu, en subventionnant ce produit agricole, autour de 50%, développer la résilience des acteurs du monde rural», indique Amadou Kane Diallo, médiateur financier des assurances de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf). Il assure le rôle d’avocat pour des signataires de contrat d’assurance agricole. «95% des dossiers qui atterrissent à la médiation sont résolus à l’amiable pour éviter qu’ils atterrissent au niveau du Tribunal», se réjouit Amadou Kane Diallo.
A l’en croire, la médiation est un mode alternatif de résolution des crises qui remplace de plus en plus les dossiers au Tribunal. Créée en 2009, cette médiation a pu traiter 400 mille 500 dossiers qui ont pu dégager une enveloppe financière d’1 milliard 200 millions. «On a pu régler les problèmes sans que les protagonistes aient le besoin d’aller en Justice», confie le médiateur des assurances.
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