Par Amadou MBODJI

– Le Syndicat autonome pour le développement de l’éducation (Sadef) «suspend de manière provisoire», son mot d’ordre de grève. «Les enseignants fondaient aussi un grand espoir sur ces négociations. Mais hélas comme en 2018, encore des syndicats, presque les mêmes, ont trahi les enseignants en signant nuitamment avec le gouvernement, un protocole anéantissant ainsi tous les espoirs des enseignants», déclare Mbaye Sarr. Il poursuit : «Ils ont du même coup compromis les revendications, ce qui a fini par semer la zizanie et a détruit la cohésion obtenue de fait et qui a poussé le gouvernement à faire des propositions en vue de sortir de la crise. Vous conviendrez avec nous que dans un tel contexte, il sera difficile de réclamer la poursuite de la lutte.» Après avoir déroulé son 11ème plan d’actions, le Sadef suspend sa grève. Mais c’est «provisoire». «Cette suspension provisoire court jusqu’au 31 mai 2022, date à laquelle le gouvernement a promis de mettre en application la mesure dans l’accord», met en garde Mbaye Sarr. Sinon, dit-il, il risque «de boycotter les examens de fin d’année» si toutefois le gouvernement ne respecte pas ses engagements. Pour lui, «ce n’était pas opportun de mettre fin à la grève». «Je pense que ces organisations syndicales, le G5, ont capitulé devant le gouvernement pour abandonner la lutte et trahir les enseignants. Parce que les enseignants étaient tous révoltés, tous alertes, pour en découdre avec le gouvernement afin d’obtenir satisfaction. On était au bord de la satisfaction. Malheureusement ces derniers ont été cupides, ont trahi les enseignants. Et aujourd’hui le désordre est là. Compte tenu de l’acte que ces derniers ont posé au lieu d’aller dans le sens de satisfaire des préoccupations des enseignants, ce qui a nui à plus d’un enseignant», regrette le syndicaliste. Sans ciller, il admet qu’ «il fallait poursuivre la lutte». «Si on avait ajouté trois jours de plus de grève, on aurait pu obtenir ce qu’on veut. Lors de la première rencontre, le gouvernement avait proposé 69 milliards, les enseignants ont rejeté cette proposition avant que le gouvernement ne revienne pour proposer 90 milliards rejetés encore par les enseignants», argumente-t-il. Finalement, l’offre est montée jusqu’à 97 milliards F Cfa précipitant la fin de la grève.
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