A travers une résolution sur plusieurs points, la Cosydep demande à ce que la priorité soit accordée aux candidats titulaires d’un diplôme professionnel dans le recrutement de 5000 enseignants. Elle considère aussi que la question de la gestion de l’école devrait être directement prise en charge par le président de la République en personne.
Par Mamadou SAKINE

– Dans le cadre du recrutement en cours de 5000 enseignants par le ministère de l’Education nationale, la priorité doit être accordée aux candidats titulaires d’un diplôme professionnel. C’est la proposition de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) qui a sorti, hier, une résolution sur plusieurs points à la suite de la réunion du Conseil d’administration ordinaire du 30 juin 2021. A cet effet, la structure réitère son appel à la transparence et à l’observance de critères objectifs écartant toute démarche «complaisante et partisane». En outre, Cheikh Mbow, Directeur exécutif de la Cosydep, demande au président de la République, Macky Sall, de prendre lui-même à bras-le-corps la question du dialogue social dans le secteur éducatif. Il considère que c’est une question majeure qu’il faut vider en soldant le passif existant entre les syndicats et le gouvernement.

Prise en charge du dialogue social par le chef de l’Etat en personne
Pour y arriver, il estime qu’il faut reprendre le monitoring des accords gouvernement-syndicats, qui est «paralysé depuis plus d’un an». «Puisque ce sont des questions qui reviennent chaque année, une difficulté qui semble être très complexe, qui traverse plusieurs ministères où on note aussi qu’il n’y a plus de Premier ministre, nous pensons que c’est une question qui devrait être directement prise en charge par le président de la République en personne», explique-t-il au bout du fil.
Par ailleurs, à travers sa résolution produite à l’issue de la dernière réunion de son Conseil d’administration, la Cosydep condamne «vigoureusement» les violences constatées dans les établissements scolaires, ces derniers temps, qui «brutalisent et humilient les enseignants». Elle pense que l’Etat doit prendre des mesures vigoureuses contre toute forme de violence dans l’espace scolaire et universitaire. «Cette violence est l’expression d’une crise sociétale profonde. Une crise de l’autorité clairement établie. L’autorité religieuse, politique, coutumière, associative est défiée. Le parent, face à ses enfants, n’y échappe pas non plus. Par ailleurs, l’école est concurrencée par d’autres instances non contrôlées. Il s’agit de la rue, des médias, des réseaux sociaux qui sont des écoles ouvertes», pointent du doigt Cheikh Mbow et ses camarades.
Relativement à la psychose d’une troisième vague du Covid-19, la Cosydep rappelle que les leçons apprises de la pandémie exigent des mesures fortes pour assurer la sécurité des établissements. Mais aussi pour pérenniser le dispositif de lutte contre le virus dans les écoles, renforcer les capacités des enseignants et des élèves dans l’utilisation des ressources numériques, améliorer l’approvisionnement en eau et l’hygiène dans les écoles, entre autres.
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