L’étau se resserre autour de la fille de l’ancien Président angolais José Eduardo dos Santos. Alors que les «Luanda leaks» viennent d’éclater, la justice angolaise décide de poursuivre Isabel dos Santos dans le cadre d’une enquête lancée en mars 2018 sur sa gestion lorsqu’elle dirigeait la compagnie pétrolière nationale, Sonangol.
Las d’attendre l’application des accords conclus avec le gouvernement le 30 avril 2018, les syndicats d’enseignants ont ressorti leurs tenues combats mis au placard depuis 2 ans. Ça a commencé par un débrayage mercredi suivi hier d’une grève totale et d’une marche de protestation. A travers leurs voix, on mesurait la colère qui les habitait. Arborant des Tee-shirts et des brassards de couleur rouge, les enseignants du G7 criaient à hie et dia contre «lenteurs administratives, l’exemption des élèves en Eps, la surimposition» et réclamaient la «valorisation de l’enseignant, le respect des accords pour une école apaisée, l’équité et la justice dans le système indemnitaire entre autres». Autant de doléances qui rythment la vie du système éducatif depuis des années. Saourou Sène, secrétaire général du Saems, justifie cette marche : «Elle est organisée parce qu’on s’offusque du non-respect des accords signés avec l’Etat. Nous avons fait une évaluation de ce protocole d’accords signé en 2018. Ainsi, nous nous sommes rendu compte que seuls 4 points ont été satisfaits. Il s’agit de l’indemnité de logement qui connait une forte imposition, la tenue des commissions paritaires, des guichets uniques, du concours des passerelles professionnelles.» Il ajoute en ne dissimulant pas son incompréhension : «Tous les autres points du protocole à savoir la révision du système de rémunération des agents de l’Etat, la non-création du corps des administrations scolaires, le corps Pcemg en Eps, la non-régularité du concours des passerelles professionnelles, la surimposition sur les salaires et les rappels de tous ordres, la dématérialisation au niveau de la Fonction publique des procédures pour mettre fin aux lenteurs administratives, n’ont pas été pris en compte». Voilà les derniers détails, qui ont provoqué la résurgence de la bataille syndicale après des mois d’accalmie.
Il 16h 30 mn à la Place de la Nation. Les enseignants, en rangs serrés, entonnent l’hymne national, qui marque le coup d’envoi de la marche. A pas de caméléon, sifflets à la bouche, le cortège s’ébranle lentement vers le rond-point de la Rts. Abdou Faty, secrétaire général du Sels/Authentique, fait partie des guides syndicaux, tente de disséquer l’attitude du gouvernement sans y parvenir : «Pendant deux ans, nous avons privilégié la voie de la négociation. Mais, le gouvernement a choisi de faire dans le louvoiement.» C’est le premier jalon d’une lutte, qui risque une nouvelle fois de secouer l’école publique : «Et si l’Etat persiste dans sa position, nous allons vers une confrontation en organisant ces mouvements dans les régions. Nous sommes mêmes prêts à aller jusqu’au boycott des examens», met-il en garde.
En écho, le secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye enchaîne : «l’avenir des enseignants est vraiment sombre. Ils risquent d’aller à la retraite sans revenus. Ils vivent dans des conditions difficiles. Tout ça est lié aux lenteurs administratives et au non-paiement des rappels. Il y a un sabotage de la part des autorités et il n’est pas normal qu’ils vivent dans la misère pendant que des gens qui ne font rien vivent dans l’opulence. On ne va pas accepter ce sabotage.» Il rend un hommage à l’école publique en citant l’exemple du président de la République : «Si Macky Sall est devenu ce qu’il est aujourd’hui c’est grâce aux enseignants. Et il se permet de sortir 300 milliards pour acheter des voitures. Il n’y aurait pas de problème si cet argent était mis dans l’éducation et la santé.» Le long de l’itinéraire, les enseignants criaient en chœur du «respect, du respect»…