L’Organisation internationale pour les migrations (Oim) travaille à protéger les femmes victimes d’exploitation sexuelle, tout en mettant la pression pour lutter contre ce phénomène, a indiqué vendredi sa responsable de Projet en Italie, Carlotta Santarossa. «On essaye de donner des réponses en protégeant les victimes avec qui nous entrons en contact et mettons également la pression pour lutter contre ce phénomène», a-t-elle dit à l’Aps. Mme Santarossa intervenait à l’occasion de la clôture d’un séminaire de cinq jours sur la migration et les médias, organisé par l’Oim et ses partenaires. Selon elle, depuis un certain moment, l’Italie est devenue la porte d’entrée de l’Europe où les femmes migrantes sont victimes d’exploitation sexuelle. En 2016, a-t-elle rappelé, onze mille Nigérianes, arrivées en Italie, ont été victimes de l’exploitation sexuelle. «En tant qu’Oim, nous essayons d’utiliser les données et de relayer des informations sans causer de dommages à ces femmes. Nous continuons de contrôler ce phénomène, bien qu’il y ait une chute d’arrivées en Italie», a-t-elle fait savoir. Les personnes ayant été victimes d’exploitation sexuelle en 2019 sont pour la plupart venues de la Côte d’Ivoire, soit 50% contre 20% en 2018, alors que dans la même période, une centaine de femmes nigérianes arrivées en Italie ont également été victimes de ce trafic, a-t-elle précisé. «On parle souvent de prostituées dans nos médias, alors que ces femmes sont tout simplement victimes des responsables de ce trafic», a-t-elle déploré. Pour elle, la perception en Italie domine par rapport à la réalité et les femmes subissant l’exploitation sexuelle. Elles ne devraient pas être considérées comme des prostituées, mais plutôt des victimes.