Pour les migrants installés à Bruxelles regroupés au sein du collectif de la Voix des sans-papiers, il y a l’intégration, la lutte contre les extrêmes, la persistance des clichés.
C’est un outil d’intégration et de revendication. Connus pour leurs revendications et leur position pour le respect des droits des personnes sans papiers en Belgique, les membres du collectif de la Voix des sans-papiers sont des entrepreneurs sociaux. Ils inspirent par la force de leur caractère et les initiatives constructives qu’ils prennent pour changer la donne et améliorer leurs conditions au quotidien, en respect avec la législation en vigueur dans leur pays d’accueil. A leur actif, plusieurs initiatives, parmi lesquelles des projets phares. Il s’agit par exemple du projet «Y’en a marre», qui vise à rattacher chaque personne de la Vsp à une personne-soutien. Par cette action, le collectif sollicite des énergies et des compétences extérieures pour, d’une part, accompagner et, d’autre part, renforcer la personne «sans-papiers» dans ses démarches juridiques et administratives, de même que dans sa trajectoire personnelle vers de meilleures conditions de vie. Selon Thierno Dia, la mise en place du projet «Y’en a marre» est partie d’un constat. Il explique : «Quand on fait une, deux, voire trois tentatives de régularisation et que cela n’aboutit pas, on a tendance à être habité par le découragement. On s’est dit qu’on allait trouver des personnes de nationalité belge pour aider les sans-papiers dans leurs démarches administratives.»
Au regard du traitement dont ces derniers font l’objet dans les administrations, il explique : «Recevoir les personnes dites sans-papiers dans les administrations belges n’est pas chose facile. S’y ajoute la barrière linguistique qui porte préjudice au demandeur s’il n’est pas accompagné. Avec l’accompagnement d’une personne belge, le traitement, et même l’accompagnement, de l’assistant de l’administration est plus correct.» Abondant dans le même sens, Alberto Tchama explique que le projet permet aussi «d’être autonome avant de compter sur autrui». A titre d’exemple, il cite les avocats en charge des dossiers des sans-papiers qui n’ont pas toujours le temps au regard des dossiers qu’ils ont à traiter. «Le projet «Y’en a marre» permet d’avoir les aptitudes à monter son propre dossier avant de le soumettre à l’avocat qui ne fera que vérifier les éléments et la conformité, avant de le défendre auprès de l’office des étrangers. Cela facilite beaucoup le travail de l’avocat et permet de diligenter les démarches», précise M. Tchama.
Il rappelle que l’accompagnement par une personne belge d’un sans-papiers est un «soutien volontaire». Tout comme «Y’en a marre», «Baraka» est un autre projet innovant porté