Un atelier de formation de 48 heures sur les traités internationaux et la politique migratoire de l’Union européenne, des Etats-Unis, de la Chine, du Maghreb et du Proche et Moyen-Orient s’est tenue le week-end dernier au bénéfice des jeunes des centrales syndicales.
Quarante jeunes, issus des centrales syndicales et de l’association des journalistes en migration et sécurité (Ajms), ont bénéficié d’une session de formation de deux jours le week-end dernier sur les traités internationaux et la politique migratoire de l’Union européenne, des Etats-Unis, de la Chine, du Maghreb et du proche et Moyen-Orient. Cette première session de formation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme triennal : migration/syndicat initié par la fondation Friedrich Ebert Stiftung de Tunis en collaboration avec celle établie au Sénégal. A en croire Saliou Konté, directeur de projet à la fondation, la mise en œuvre de ce projet «découle d’un long processus depuis la Tunisie». Qui, à partir de sa collaboration avec la Grande centrale syndicale Gtt, qui travaille sur les questions migratoires, a décidé de s’ouvrir à l’Afrique subsaharienne notamment l’Afrique de l’Ouest. Ce, dira le sieur Konté, parce que tout simplement, l’Afrique de l’Ouest constitue une sous région «de départs et d’arrivées». L’objectif de la formation, dira notre interlocuteur, est «d’outiller les jeunes syndicalistes pour qu’ils puissent être des relais défendant les intérêts des migrants» d’une part et de «de mieux appréhender les enjeux et défis liés à la question migratoire» d’autre part. Cela va permettre à terme aux formés de faire un vaste travail de sensibilisation et à porter un plaidoyer.
Pour sa part, Ouleymatou Diallo, journaliste et membre de l’Association des journalistes en migration et sécurité (Ajms), a exprimé toute sa satisfaction à l’issue de ces jours de formation. La formation m’a «permis de mieux comprendre» certains aspects liés à la question migratoire qui est très complexe, lance-t-elle. Elle poursuit : «On traite souvent des questions liées à la migration de manière superficielle. La formation nous a permis d’avoir une vision plus globale de la question.» Par ailleurs, l’un des formateurs, le professeur Nfally Camara, enseignant-chercheur à la Faculté des sciences juridiques de l’université Cheikh Anta Diop, spécialiste des questions de terrorisme et de migration internationale, est revenu sur le contexte de sécurité internationale qui, selon lui, «pousse certains Etats à avoir une politique restrictive» quant à la question migratoire. Cette situation, d’après le professeur, contribue à la «remise en cause» des principes «élémentaires du point de vue du respect des droits humains, de liberté des personnes». Par rapport au Sénégal qui n’échappe pas à ce phénomène, M. Camara lance : «Le Sénégal est en train de réfléchir sur une politique globale de l’immigration pour mieux gérer cette question.» Toutefois, il estime qu’il est plus que «nécessaire pour notre pays d’élaborer» un document de migration par rapport aux migrants au départ et aux émigrés qui reviennent au bercail avec une politique de réinsertion.
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