Ressources naturelles : Urgence pour le Sénégal et la Mauritanie d’exploiter leurs réserves

Le Sénégal et la Mauritanie doivent profiter du contexte actuel pour exploiter leurs ressources en gaz naturel le plus rapidement possible. La recommandation est de NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie.Par Khady SONKO
– Le Sénégal et la Mauritanie pourraient être décrits comme des étoiles montantes de l’industrie énergétique, selon NJ Ayuk. La région dispose de pas moins de 1,13 trillion de mètres cubes (tcm) de réserves prouvées au Sénégal et 28,3 milliards de mètres cubes (bcm) en Mauritanie.
Selon le président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie, les deux pays doivent profiter du contexte actuel pour exploiter leurs ressources en gaz naturel le plus rapidement possible.
En tout cas, il les exhorte, ainsi que les entreprises qui y ont découvert du pétrole, de faire preuve de dynamisme pour respecter le calendrier de leurs projets.
Selon M. Ayuk, il est impératif que les parties prenantes fassent tout leur possible pour faire avancer leurs projets de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié (Gnl) qui sont déjà à différents stades de développement au Sénégal et en Mauritanie.
«Ils doivent éviter les retards, car il est impossible de savoir combien de temps les pays européens seront disposés à investir dans ces projets et à les encourager», conseille-t-il. Avant d’alerter : «La réalité est que, si le Sénégal et la Mauritanie ont maintenant une meilleure chance de capitaliser sur leur gaz pour leurs besoins domestiques, de monétiser le gaz et de développer et diversifier leurs économies grâce au gaz, leur fenêtre pour accomplir ces choses a une date d’expiration invisible.»
Dans son rapport d’évaluation comparative des lois pétrolières au Sénégal et en Mauritanie, qui sera bientôt publié, la Chambre africaine de l’énergie recommande aux chefs de gouvernement et aux Compagnies pétrolières internationales (Cpi) au Sénégal et en Mauritanie de faire une priorité d’éviter les retards sur les calendriers des projets. En effet, les projets dans la région ont déjà connu quelques ralentissements. La mise en service du projet de Gaz naturel liquéfié flottant (Flng), initialement prévue pour 2022, est reportée à 2023.
«Tout retard dans ces projets dont le démarrage est déjà prévu pour la fin des années 2020 ou le milieu des années 2030 (à l’exception de la phase 1 du projet Gta Flng), peut empêcher d’utiliser pleinement le marché du Gnl, qui est sous-approvisionné, dans les années à venir», avertit M. Ayuk.
Pour lui, «passer à côté de tout ce que le gaz peut faire pour le Sénégal et la Mauritanie -de ce qu’il peut faire pour aider à éradiquer la pauvreté énergétique, à développer les entreprises et créer des emplois- serait une perte déchirante».
Dans un passé récent, les pays occidentaux et les organisations de défense de l’environnement faisaient pression sur les pays africains pour qu’ils abandonnent leurs ressources pétrolières prétextant une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement de la planète. Les Compagnies pétrolières internationales (Cpi) et les investisseurs étaient de plus en plus réticents à soutenir les projets pétroliers africains.
Aujourd’hui, la donne a changé en faveur de l’Afrique, précisément des pays disposant de réserves naturelles. Les pays européens font tout leur possible pour importer du gaz naturel d’Afrique. «Ils investissent désormais dans des projets pétroliers et gaziers africains, s’intéressent à la construction d’infrastructures africaines, cherchent à faire tout ce qu’ils peuvent pour aider à répondre à leurs besoins urgents en gaz», semble se féliciter M. Ayuk.
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