Le gouvernement du Sénégal, à travers le ministère de l’Ener­gie, du pétrole et des mines, en collaboration avec l’Usaid, a organisé un atelier à la Somone sur «Mobilisation et engagement des parties prenantes des projets pétroliers et gaziers du Sénégal : volet université.»

Cette rencontre de deux jours réunit la communauté universitaire autour de la problématique de la gouvernance des ressources pétrolières, gazières et minières.

Selon Meïssa Diakhaté, directeur de Cabinet du ministre de l’Energie, du pétrole et des mines, l’Etat du Sénégal a mobilisé la communauté scientifique autour de la structuration de la vision minière du président de la République, et à travers cette rencontre, ils veulent aménager des espaces d’expression de la communauté scientifique. «Les universitaires sont d’abord invités en positionnement stratégique sur toute la chaîne de valeur qui caractérise les ressources minières, pétrolières et gazières. Ce faisant, ils pourront dans le cadre du contenu local, dans le cadre du contentieux, ainsi que dans des perspectives d’analyses économiques et de mise en place de systèmes d’optimisation, apporter leur science pour contribuer au rayonnement de l’Etat sénégalais dans cette dynamique d’exploiter de façon très responsable les ressources minières et gazières.»

Dans cette nouvelle démarche, le directeur de Cabinet attend également de cette communauté scientifique, une rupture par rapport à un conditionnement scientifique, social. «Aujourd’hui, l’Etat du Sénégal a pris ses responsabilités en invitant tous les opérateurs à la table de renégociation. En amont, il s’agit d’une relecture beaucoup plus pertinente de ces contrats. De ce point de vue, les scientifiques ont la lourde responsabilité d’opérer cette rupture de ce conditionnement qui nous porte à croire qu’effectivement les Etats sont assez faibles dans le processus de renégociation, de nous faire croire que dans le processus de gestion du contentieux, on n’a pas également les meilleurs conseils. Il s’agira pour nous, au sortir de cette mobilisation, d’avoir une masse critique d’intellectuels et d’universitaires pour accompagner le Sénégal dans sa volonté, sa détermination à apporter une réponse, et qui est la meilleure pour faire que ces contrats-là puissent être des contrats bénéfiques pour le Peuple sénégalais», a déclaré Meïssa Diakhaté.

Par ailleurs, il a indiqué que pour la renégociation des contrats, l’idée c’est de faire la relecture pour identifier les clauses qui portent préjudice à l’intérêt national. Mountaga Diagne, chargé  de programmes à la section Droits et démocratie de l’Usaid, quant à lui, se félicite de cette nouvelle démarche consistant à rassembler les universitaires en vue de réfléchir sur le management du secteur pétrolier. «C’est une approche inclusive. Cet atelier est le premier de plusieurs ateliers que nous accompagnons pour permettre aux parties prenantes de réfléchir sur les sujets stratégiques qui concernent tout le Sénégal», a souligné Mountaga Diagne.

L’exploitation des ressources pétrolières et gazières constitue, en effet, un levier pour propulser la croissance économique et le développement social du pays. Toutefois, cette activité, ainsi que les installations et équipements y afférents, pourrait présenter des risques environnementaux et sociaux si elle n’est pas bien encadrée, particulièrement celle qui se déroule en offshore. Ainsi, au regard de la multiplicité des acteurs qui gravitent autour du milieu marin, les problèmes sociaux se posent avec acuité.

Dans une telle situation, il est impérieux d’asseoir des mécanismes de dialogue et de conciliation entre les différents acteurs pour avoir une exploitation des ressources apaisée. Pour ce faire, il est important d’avoir des cadres d’échanges et de capitalisation des initiatives entreprises par les différentes parties prenantes. Cela passera inéluctablement par la mobilisation et l’engagement des parties prenantes, notamment les universités, autour des projets d’hydrocarbures pour atteindre les objectifs visés.
abciss@lequotidien.sn