La restitution du patrimoine congolais sera mise sur la table une fois la construction du musée situé Boulevard Triomphal achevée, en juin 2019.
Jusqu’ici, les Congolais étaient nombreux à croire que la restitution de leur patrimoine par la Belgique et la France était le cadet des soucis de leur gouvernement. Vendredi 7 décembre, le Président Joseph Kabila a pourtant expliqué dans un entretien au quotidien belge Le Soir que la question est belle et bien prise en compte par les autorités.
Requête officielle
«Nous attendons la fin des travaux et l’ouverture de notre propre musée, en partenariat avec la Corée du Sud. Nous allons aussi réhabiliter notre musée à Lubumbashi. La demande de restitution sera évidemment sur la table. Un mois avant la fin des travaux qui est prévue pour le mois de juin, il y aura une requête officielle.»
La Rdc entend également récupérer «un grand nombre» de documents et d’archives détenues par le musée royal de l’Afrique centrale, à Tervuren, rebaptisé Africa museum à l’occasion de sa réouverture, le samedi 8 décembre. Au sein du musée belge, on compte 180 mille œuvres d’origine africaine, dont la plupart viennent du bassin du Congo. «La coopération entre Tervuren, dont nous apprécions l’expertise, et nos musées nationaux va se poursuivre», a indiqué Joseph Kabila.
Du côté de la Belgique, Guido Gryddeels, directeur de Tervuren, est prêt à examiner, toujours selon Le Soir, «des formules d’expositions temporaires, des prêts et aussi le rapatriement d’œuvres que son musée posséderait en plusieurs exemplaires et qui dorment dans les caves».
Le précédent de 1970
En 1970 déjà, Mobutu Sese Seko avait obtenu la restitution de 1 042 pièces par la Belgique. A la chute de son régime, des dizaines de pièces ont disparu mais, selon le Professeur et historien de l’art Joseph Ibongo, ancien directeur général de l’Institut des musées nationaux du Congo (Imnc), plusieurs ont été identifiées et retrouvées à travers l’Europe.
«En 2011, nous nous sommes rendus à Vienne, en Autriche, pour récupérer deux œuvres qui avaient été mises aux enchères», raconte-t-il à Jeune Afrique, avant d’indiquer que les quelques 45 mille pièces entreposées dans les hangars aux abords de l’actuel musée national, situé sur le mont Ngaliema, prendront également place au sein du futur édifice érigé sur le Boulevard Triomphal. Coût du chantier : 66 millions d’euros.
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