Ecotra revient sur les devants de la scène pour la réalisation du projet de la boucle des Kalounayes. Une décision de la Cour suprême en date du 27 mai en sa faveur a poussé les dirigeants de l’entreprise à se repositionner pour ce projet d’un montant de 12 milliards de francs Cfa. «Ce qui nous réunit aujourd’hui fait suite à un recours que nous avons introduit, relatif à l’exécution de la route de la boucle de Kalounayes que l’Ageroute a confiée à une entreprise. Nous avons contesté le processus et la Cour suprême nous a donné raison», a indiqué jeudi Alpha Samb, directeur adjoint d’Ecotra. Entouré d’un collège d’avocats dont Assane Dioma Ndiaye, El Hadj Diouf, Demba Ciré Bathily lors du point de presse tenu à cet effet au siège de l’entreprise à Diamniadio, M. Samb a dénoncé une démarche maladroite pour pouvoir attribuer le marché à une entreprise étrangère. «Ecotra a fait des investissements à hauteur de 77 milliards de francs, fait travailler 800 employés dont 500 permanents et a une masse salariale mensuelle de 500 millions de francs (…) Aujourd’hui, Ecotra a un portefeuille de travaux publics de 180 milliards de francs. Comment donc ils peuvent dire que l’entreprise ne remplit pas les critères», a-t-il regretté.
La soumission à l’appel d’offres international pour les travaux de la boucle de Kalounayes en juin 2019 avait permis à Ecotra de se voir attribuer de manière provisoire le marché. Elle avait cependant été disqualifiée en janvier 2020, suite à une objection de la Banque africaine de développement (Bad), bailleur du projet. Motifs brandis, Ecotra ne satisfaisait pas aux critères de l’expérience spécifique et du chiffre d’affaires moyen annuel de 17 milliards de francs Cfa sur la période 2013-2017. Le projet était alors revenu provisoirement, après une nouvelle évaluation, à la China railway seventh group au mois de juillet. Le recours gracieux introduit par Ecotra dans la lancée auprès du Comité de règlement des différends (Crd) de l’Armp a été rejeté. Toutefois, cette structure a relevé qu’Ecotra était qualifiée pour les critères relatifs au chiffre d’affaires et à l’expérience spécifique. La Cour suprême a dans sa décision, rendue le 27 mai, procédé à l’annulation du rejet par le Crd du recours d’Ecotra. Suffisant alors pour le directeur adjoint d’Ecotra et les avocats, venus à la rescousse, de demander à l’Etat de suivre la Cour suprême. «Ce qui s’est passé, c’est qu’ici non seulement on ne nous favorise pas, mais on crée des critères artificiels pour écarter les nationaux qui peuvent le faire. Et heureusement, notre Cour suprême est là pour veiller au grain (…) Donc, elle a montré la voie», a noté Me Demba Ciré Bathily. «Nous lançons un appel à l’Etat pour soutenir le secteur des Btp. Si cela ne se fait pas, à terme, il n’y aura que des entreprises étrangères pour réaliser les Btp. Il n’y aura plus d’emploi, il n’y aura plus de fleuron industriel», a poursuivi Me Bathily. Leur souhait est de voir Ecotra être repositionnée pour ce projet.
Par Alioune Badara NDIAYE Correspondanta
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