Il a été également recommandé «la rationalisation, l’harmonisation et la simplification des régimes indemnitaires, l’inversion de la structure actuelle salariale dans laquelle les primes et indemnités sont largement plus importantes que le salaire indiciaire, en limitant celles-ci au 2/3 de la rémunération de base». Autres recommandations faites dans ce document, ce sont «le gel de tout octroi de primes, indemnités et avantages, en attendant l’élaboration d’une nouvelle politique dans ce domaine ; la mise à plat et le toilettage des primes et indemnités actuelles». Afin d’aller vers une politique de rationalisation des ressources, il a été demandé «la détermination, par voie législative, de la liste limitative et des conditions d’attribution des primes et indemnités, qui seront uniquement liées aux fonctions, le contrôle effectif de tous les avantages en nature consentis à des agents et leur rapprochement avec les indemnités qui leur sont effectivement octroyées, afin de déceler d’éventuels double-emplois». Dans le but d’assurer «à la fois l’amélioration de l’efficacité, l’efficience et la productivité des services publics et une promotion des agents basée sur le mérite, en leur offrant une rémunération plus avantageuse», il a été recommandé «de mettre en place, à court terme : des outils appropriés pour une mise en œuvre des contrats d’objectifs, con­formément aux principes et modalités de la «gestion axée sur les résultats», dans les services de tous les départements ; des organes interministériels opérationnels, placés sous le leadership du ministère de la Fonction publique et impliquant l’ensemble des ministères utilisateurs ; des procédures fiables et régulières, pour statuer sur l’avancement de grade au mérite des agents, sur la base des performances réalisées dans le cadre de la mise en œuvre effective de la gestion axée sur les résultats».
Outre la signature d’un pacte social pour un climat social apaisé et la signature d’accords réalistes et réalisables, le rapport avait aussi préconisé «la définition et la mise en œuvre d’une stratégie de communication». Ce qui, d’après les auteurs dudit document, permettra «un plaidoyer soutenu en faveur de plus de patriotisme, au regard des limites de la dépense publique, dont la masse salariale des agents de l’Etat constitue une part exorbitante, ainsi que de la faible marge de manœuvre dont dispose l’Etat pour satisfaire les besoins des autres franges de la population et réaliser les investissements indispensables au développement du pays (…)».
Par ailleurs, il a été proposé un projet de loi portant sur le système de rémunération des agents de l’Etat. Ce projet de loi devrait permettre à «l’Administration de rétablir les adéquations nécessaires, afin d’assurer la rationalisation et l’harmonisation des différentes échelles de solde et des diverses indemnités et primes versées par l’Etat, en proposant un système de rémunération rénové, équitable, juste, motivant, attractif et viable». Dans l’avant-projet de loi, il était ainsi proposé «la rationalisation des niveaux de rémunération dans l’administration publique et, notamment, la définition de niveaux réalistes et crédibles de rémunération des fonctions dirigeantes, pour des raisons liées à l’identification des agents publics et la perception des citoyens ; le resserrement de l’éventail des échelles indiciaires, un retour à l’orthodoxie statutaire, à travers le respect du principe de la grille indiciaire, la rationalisation, l’harmonisation et la simplification des régimes indemnitaires». Cette réforme prend en compte également «la mise en place d’un système d’évaluation basé sur les contrats d’objectifs et d’un dispositif d’avancement incitatif, rémunérant la productivité et les performances ; l’harmonisation des grilles salariales du personnel des établissements publics administratifs et de santé, ainsi que des agences nationales et leur mise en concordance avec la grille indiciaire de l’Admi­nistra­tion».
Par Dieynaba KANE et Bocar SAKHO
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