Au lendemain de la décision du ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, qui acte le retrait de la licence du Groupe Walfadjri, ce sont toutes les associations de la presse qui vont mener le combat pour le retrait de cette mesure. Un plan d’actions est déjà ficelé à cet effet.
Par Mame Woury THIOUBOU – Le retrait de la licence du Groupe Walfadjri est une pilule amère pour les organisations de presse du pays. Au lendemain de cette décision du ministre de la Communication et de l’économie numérique, la Coordination des associations de presse (Cap) a tenu une réunion, ce mardi, à la Maison de la presse. Premier acte posé par cette assemblée composée de «responsables des médias et journalistes soucieux de la liberté de presse», c’est de dénoncer cette décision prise par les autorités sénégalaises. «Les participants ont unanimement dénoncé les atteintes graves à la liberté de presse et d’expression matérialisées par le retrait de la licence de WalfTv», souligne un communiqué de la Cap publié à l’issue de cette rencontre. «Le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, auteur de l’ordonnance, a outrepassé ses prérogatives. Il a ignoré toute la procédure prévue par les lois et règlements en vigueur en matière de suspension de signal et de retrait définitif de licence d’une radio ou d’une télévision. Plus grave, aucun journaliste ou entité des médias ne peut jusqu’ici dire quelle faute WalfTv a commise pour mériter cette sanction d’une telle gravité. Si l’autorité qui est chargée de veiller à l’application des textes, les viole allègrement, il y a de quoi s’inquiéter», dénonce la Cap. L’organisation, qui fédère plusieurs associations de la presse, entend ainsi mener le combat. Le plan d’actions, déjà défini, démarre dès à présent. Plusieurs actions sont prévues : journée sans presse, Conseil des médias, saisine du président de la République, éditorial commun, rencontre avec les patrons de presse et organisations de la Société civile, et veillée nocturne devant les locaux de Walfadjri. «Les organisations de la Cap ainsi que tous les acteurs des médias s’engagent à poursuivre le combat jusqu’au retour à la normale, mais aussi l’obtention d’un engagement du gouvernement à ne plus couper l’internet mobile, qui entrave sérieusement l’économie des médias et le droit du public à l’information garanti par la Constitution», avertissent les associations de la presse. Déjà victime d’une coupure de son signal pendant un mois lors des évènements de juin dernier, le Groupe Walfadjri s’est vu, cette fois ci, carrément retirer sa licence. Une mesure extrême que les associations de presse ne comptent pas laisser prospérer.
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