Abdoulaye Makhtar Diop a affirmé hier qu’il ignorait l’existence d’une caisse d’avance à la mairie de Dakar. C’est un autre ton dans l’affaire Khalifa Sall qui est dans sa dernière étape de la procédure.

On peut être directeur de Cabinet du maire de Dakar (Lamine Diack), plusieurs fois ministre, premier maire de Dakar-Plateau en 1996 et conseiller officieux de Khalifa Sall sans connaître l’existence de la caisse d’avance. C’est Abdoulaye Makhtar Diop qui l’a révélé hier au cours du Grand Jury de la Rfm. Le 5ème vice-président à l’Assemblée nationale, membre de la mouvance de la présidentielle, jure que durant tous ses mandats comme conseiller municipal à la Ville de Dakar, il n’a «jamais su» l’existence d’une caisse d’avance. «La caisse d’avance n’est pas un instrument utilisé par l’adjoint au maire, elle est laissée à la discrétion du maire», souligne-t-il dans cette affaire qui vaut actuellement à Khalifa Sall une condamnation à 5 ans de prison ferme.
Le Grand Serigne de Dakar, peu prolixe sur la question, s’interroge sur le «substrat juridique donné à une caisse d’avance pour préserver le maire d’attaques quelconques». Il ajoute : «Tout le débat qui est posé, c’est de savoir si c’est une caisse d’avance ou pas. Tous les juristes ont eu des problèmes pour qualifier cette caisse.» Par ailleurs, Abdoulaye Makhtar Diop a revendiqué les «succès» de la Ville de Dakar sous Khalifa Sall concernant la transparence dans les passations de marchés. «C’est moi qui ai présidé toutes les commissions de passation des marchés : le lait à l’école, l’habillement des élèves, le pavage des rues… Même en tant que ministre de la Fonction publique sous Wade, je quittais mon cabinet pour aller présider ces réunions», s’est-il glorifié précisant qu’il n’a jamais été conseiller de Khalifa Sall.
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