Moustapha Seck espérait en tirer profit. Mais en dehors de ses prestations dans les night clubs, l’artiste n’arrive pas à se faire payer ses droits d’auteur. C’est ainsi que l’ancien choriste de Coumba Gawlo Seck est monté au créneau pour s’en offusquer.

Moustapha Seck a du mal à contenir sa colère alimentée par le non-paiement de ses droits d’auteur qu’il réclame depuis belle lurette. D’abord au Bureau sénégalais du droit d’auteur (Bsda) puis à la Société de gestion des droits d’auteur et droits voisins (Sodav), qui a pris la suite. Sans pour autant connaître les vraies raisons de ce blocage, le chanteur, qui a laissé tomber le commerce pour se consacrer entièrement à la musique, espérait vivre de son art.
Le chanteur du Rythme Group dit ne pas comprendre l’attitude de la Sodav, qui peine à lui verser son dû depuis huit ans qu’il court après son argent. «Je n’ai jamais perçu mes droits d’auteur à la Bsda. J’ai acheté mille hologrammes. A quoi bon les acheter, si on ne me paie pas mon argent. J’ai sorti mon album en 2011. J’ai fait des démarches qui n’ont abouti à rien. Et c‘est en 2013 que j’ai saisi pour la première fois la Bsda. On m’a fait savoir que je n’avais rien là-bas. J’y suis retourné en 2016, les choses sont restées en l’état», s’offusque le chanteur qui revient d’une tournée qui l’a conduit en Allemagne, en Hollande et en Belgique.
L’artiste se dit intrigué par le fait que ses clips passent dans les chaînes de télé et les radios sans qu’on en tienne compte. «J’ai sorti un album alors qu’il y a des artistes qui n’ont qu’un single et qui perçoivent leurs droits d’auteur. Je pèse bien mes mots, il y a une politique de deux poids, deux mesures. Il y a une liste d’artistes privilégiés pour rentrer dans leurs fonds. Ceux qui n’ont pas de soutien n’ont droit à aucun traitement», dénonce l’artiste basé en banlieue dakaroise et qui sollicite l’intervention du ministre de la Culture «pour rétablir l’équilibre». En attendant une issue heureuse à sa requête, Thiat Seck fait des prestations dans les boîtes de nuit et autres lieux mondains pour pouvoir tirer profit de sa musique.
«Nous devons vivre de nos droits d’auteur. La musique est mon gagne-pain. C’est quoi le problème ? Pourquoi ne devrai-je pas percevoir mon argent ?», s’interroge l’artiste qui dit remplir tous les critères qui lui donnent le droit de rentrer dans ses fonds. «Je ne saurais dire combien on me doit. Je suis père de famille, je ne compte que sur ma musique pour vivre», fait remarquer celui qui annonce un plan d’actions qu’il compte dérouler dans les jours à venir, s’il ne recouvre pas ses fonds.
Poursuivant ses diatribes, Moustapha Seck s’en prend aux autorités de la Culture à qui il reproche de n’avoir rien fait pour faire avancer la musique sénégalaise.  «On sentait mieux la musique avec les régimes précédents. Mais actuellement, la musique connaît beaucoup de difficultés. Les artistes sont relégués au second plan, on a besoin de nous que lors des campagnes électorales. Ils utilisent les artistes comme des mouchoirs kleenex qu’ils jettent par terre une fois qu’ils auront fini de les utiliser», s’indigne-t-il.
«La culture, plus particulièrement la musique, est transversale. On ne peut s’en passer. La lutte en a besoin ainsi que  les autres secteurs de la vie. Les artistes sont incontournables, ils méritent d’être respectés et soutenus», plaide Moustapha Seck, qui prépare un single qui va avoir comme titre Wendelou.
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