L’intersyndicale des travailleurs de l’aviation civile et du secteur aérien menace de fermer l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), si le climat social n’est pas apaisé. Cheikh Wade et ses camarades revendiquent, entre autres, une transparence dans la gestion des affaires courantes et le maintien des acquis sociaux. Par Malick GAYE

– Une fermeture de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) ! C’est la menace qui guette le Sénégal. L’intersyn­dicale, qui regroupe les 12 syndicats des travailleurs de l’aviation, a fait face hier à la presse pour alerter sur le «manque d’engagement en faveur d’un climat social apaisé propice à la sérénité des travailleurs, gage de l’atteinte des objectifs stratégiques ambitieux fixés dans le secteur du transport aérien». Cheikh Wade, le président de l’intersyndicale, a pointé du doigt l’équipe dirigeante de l’Aibd sans la nommer.
L’intersyndicale dénonce ainsi la non-tenue régulière des réunions périodiques bipartites et la mise en œuvre des recommandations issues du seminaire de partage sur la stratégie du Hub aérien. En ce qui concerne l’habitat social, «l‘intersyndicale réaffirme avec force, ses attentes légitimes et pressantes pour la matérialisation diligente et sans délai de la directive présidentielle pour l’attribution définitive des parcelles au niveau du pôle de développement urbain de Daga Khol­pa».
Concernant l’ouverture de la participation au capital de la société de gestion Las Sa, Cheikh Wade et ses camarades «fustigent l’immobilisme en­tre­­tenu s’agissant de la mise en place des accords relatifs à l’octroi de 5% de parts aux travailleurs des services opérationnels de l’aéroport sur les 34 % de parts de l’Etat dans la société de gestion Las Sa que les travailleurs attendent depuis la mise en service de l’aéroport Blaise Diagne en décembre 2017».
S’agissant du pilotage et la mise en œuvre de la stratégie du hub aérien, L’intersyndicale exige la «transparence et l’inclusion dans le processus en cours». Avant d’ajouter ceci : «L’intersyndicale est toujours dans l’attente de la signature du Pv ou du Cr pour les travaux des sous-commissions auxquels elle a participé. Le déroulé du plan social qui a été proposé depend essentiellement de la signature de ce procès-verbal.»
Revenant sur la gestion des affaires courantes, Cheikh Wa­de a souligné le manque de réaction des autorités face à certains problèmes. «L’inter­syn­dicale dénonce la négligence dans la prise en charge des dysfonctionnements récurrents signalés au niveau de l’exploitation opérationnelle sous la responsabilité de Las Sa, notamment : les infiltrations d’eau et les inondations constatées à l’aérogare, à la tour de contrôle et au salon d’honneur : les pannes récurrentes au niveau des tapis bagages ; l‘approvisionnement correct en kérosène des aéronefs.» Ceci, ajouté au «non-paiement de l’indemnité sécuritaire à date échue», a poussé l’intersyndicale à convoquer une Assemblée générale dans les prochains jours. «L’inter­syndicale dénonce le non-paiement à date échue et demande instamment sa mensualisation et son harmonisation pour les agents non bénéficiaires de Las Sa, de Aibd Sa, de l’Anacim et de la Haute autorité des aéroports du Sénégal (Haas) ainsi que son extension aux agents de la Direction générale de l’Asecna.
Concernant le statut de l’Anacim, l‘intersyndicale de­mande le changement de statut d’exécution en celui de régulation de l’Anacim. L’Anacim est à la remorque, financièrement, des agences placées sous sa supervision et est en perpétuelle perfusion», a déclaré Cheikh Wade qui «n’écarte pas le dépôt d’un préavis de grève qui pourra déboucher sur la fermeture de l’aéroport».
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