Les résultats du rebasing rendus publics hier par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) ont fait état d’une revalorisation d’un certain nombre d’indicateurs macroéconomiques. Avec la nouvelle année de référence 2021, le Produit intérieur brut (Pib) du Sénégal, par exemple, s’établit à 17 316 milliards de francs Cfa contre 15 261 milliards de francs Cfa selon l’ancienne année de base 2014, soit une revalorisation de 13, 5%.

Par Amadou MBODJI – L’économie sénégalaise a connu une révision à la hausse de son Produit intérieur brut (Pib) de 222 milliards de francs Cfa sur la base de la nouvelle année de référence 2021. Cette révision est le résultat d’améliorations méthodologiques apportées aux comptes nationaux. Des résultats affichés au terme, dit-on, d’un processus rigoureux, d’un vaste chantier entamé par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) en mai 2023, avec l’appui financier de la Banque mondiale à travers le Projet d’harmonisation et amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (Phasaoc).

«Le Rebasing a entraîné la révision à la hausse du Pib de 2021. En 2021, le Pib du Sénégal s’établit à 17 316 milliards de francs Cfa avec la nouvelle base contre 15 261 milliards de francs Cfa selon l’ancienne base 2014, soit une revalorisation de 13, 5%. La revalorisation de 2054, 7 milliards de francs Cfa du Pib est expliquée par une prise en compte de nouvelles enquêtes et des améliorations de couverture qui ont contribué à hauteur de 11, 6 points ; une mise à jour des sources courantes et des classifications évoluant de 3 points, et une amélioration des méthodologies d’estimations, de traitement ou de calcul», explique Malick Diop, chef de Division de la Comptabilité nationale. Le Rebasing est le miroir de l’économie sénégalaise, selon les ingénieurs en statistiques.
«En termes de secteur, le poids du secteur tertiaire en 2021 a enregistré une augmentation. Le poids des activités du primaire a été relativement stable, passant de 15, 6% avec l’ancienne base à 15, 4% avec la nouvelle. En revanche, le poids du secteur secondaire s’est replié, passant de 23, 9% à 22, 6%. Par ailleurs, le poids des taxes nettes s’est réduit, s’établissant à 8, 7% du Pib contre 10% avec l’ancienne base, sous l’effet d’une réévaluation plus importante du Pib», argue le chef de Division de la Comptabilité nationale.

Les dépenses à la consommation ont connu aussi une hausse avec le Rebasing.  «La part des dépenses de consommation finale dans le Pib est passée de 81, 7% à 84, 7%, alors que celle de l’investissement est passée de 38, 4% à 32, 4% à la suite des travaux de changement d’année de base. En revanche, le poids des exportations nettes de biens et services a connu un recul, en s’établissant à 17, 5% dans la nouvelle base contre 20, 1% dans l’ancienne», mentionne-t-il.

Les conséquences du Rebasing sur les indicateurs de convergence de 2021 font établir un solde budgétaire global dont les chiffres sont cités par le chef de la Division de la Comptabilité nationale. «Avec le Rebasing, le solde budgétaire global rapporté au Pib est passé de 13, 3% à 11, 8% en 2021 ; le taux de pression fiscale s’établit en 2021 à 15, 9% contre 18% dans l’ancienne base ; le taux d’endettement public est ressorti en 2021 à 80% contre 90, 8% du Pib avec l’ancienne base ; le solde extérieur courant rapporté au Pib s’est situé en 2021 à 10, 7% contre 12, 1% avec l’ancienne base», affirme Malick Diop.
Parlant des perspectives, il souligne que «la reconstruction des données antérieures à l’année 2021 (rétropolation) selon la nouvelle base, ainsi que la production des comptes des années récentes (2023 à 2025) selon la base 2021 seront finalisées en 2026».

Le Rebasing, selon la note de presse, a été conduit en parfaite conformité avec les recommandations du Système de comptabilité national (Scn) 2008, référentiel international en vigueur adopté par le Sénégal lors de l’année de base de 2014.
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