Faire mieux connaître la révolution du Fouta de 1776 : c’est l’un des objectifs du colloque de deux jours, qui se déroule depuis hier à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Les organisateurs veulent ainsi vulgariser ce pan important de la période précoloniale.Par Dieynaba KANE

– La révolution du Fouta de 1776 est antérieure à celles française et américaine, mais elle n’est pas bien connue. C’est tout le sens du colloque organisé par le département d’Histoire de l’Ucad, en collaboration avec l’Association Ceerno Sileymaani Baal. Avec cette rencontre de deux jours où sont attendus des experts, les organisateurs veulent vulgariser ce pan important de l’histoire du Sénégal et aussi montrer à la jeunesse, les enseignements et l’œuvre de Thierno Souleymane Baal, leader de cette révolution de 1776. Insistant sur le fait que cette révolution s’est accomplie «sans violence notable», le président de l’Association Ceerno Sileymaani Baal souligne que «c’est un exemple historique parmi d’autres, qui montre que la réforme progressiste, le consensus social, la démocratie, la bonne gouvernance, le rejet de la dévolution monarchique du pouvoir, l’accaparement des ressources publiques, l’humanisme sont consubstantiels du legs historique endogène de l’Afrique précoloniale». Abondant dans le même sens, le Doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines, qui a représenté le Recteur de l’Ucad à l’ouverture de ce colloque, estime que faire connaître cette période «est d’autant plus important, dans un contexte où il est plus que jamais nécessaire de donner à notre jeunesse des modèles africains». Cela, ajoute Pr Alioune Badara Kandji, «pourrait les inspirer et leur montrer que l’Afrique ne souffre pas de figures importantes, qui constituent des références». C’est aussi l’avis du ministre de la Culture qui a présidé cette rencontre. Pour Abdoulaye Diop, «ce colloque sera l’occasion de revisiter notre passé comme base de notre présent et de notre futur, pour un Sénégal émergent à travers la célébration des figures comme Thierno Souleymane Baal».
Parlant de la figure de la révolution de 1776, le ministre le décrit comme «un visionnaire qui incarnait des valeurs, un engagement politique et intellectuel». Et M. Diop de poursuivre : «Le leader de la révolution du Fouta a symbolisé l’existence, en Afrique, des pouvoirs, qui ne sont ni hiérarchiques ni verticaux, mais horizontaux. Ses valeurs et ses idées démontrent le niveau d’avancement des organisations africaines du 17ème siècle, prônant une société basée sur la justice, la paix, et contre la domination et l’oppression.» Ainsi, selon le ministre de la Culture, «nous pouvons, à travers la révolution Torodo, démontrer que les Africains se sont battus pour une société égalitaire, loin des prétentions d’une soi-disant ambition civilisatrice coloniale tournée vers l’exploitation, la division, la domination de peuples qui ont eu le malheur de la subir». Dans son allocution, M. Diop a également invité les historiens à aider à mieux faire comprendre «les articulations essentielles de notre patrimoine, notre culture et notre histoire, pour en tirer des leçons.»

Absence de lieux évoquant la révolution du Fouta : Général Ousmane Kane appelle à une correction 
Par ailleurs, lors de cette rencontre, le président de l’Association Ceerno Sileymaani Baal a appelé les autorités à honorer cette figure historique à sa juste valeur. Selon Général Ousmane Kane, le fait que l’école Thierno Souleymane Baal de Guédiawaye soit «le seul lieu évoquant l’œuvre monumentale de la révolution du Fouta est le signe d’un déséquilibre qui appelle une correction». En outre, il a annoncé les chantiers sur lesquels l’association travaille. Il s’agit du «projet du mémorial de la révolution du Fouta, de bâtir un centre de recueil, de sauvegarde, de conservation, d’études de documents historiques détenus, dans des conditions précaires, par de nombreuses familles».

Absence de lieux évoquant la révolution du Fouta : Général Ousmane Kane appelle à une correction 
Par ailleurs, lors de cette rencontre, le président de l’Association Ceerno Sileymaani Baal a appelé les autorités à honorer cette figure historique à sa juste valeur. Selon Général Ousmane Kane, le fait que l’école Thierno Souleymane Baal de Guédiawaye soit «le seul lieu évoquant l’œuvre monumentale de la révolution du Fouta est le signe d’un déséquilibre qui appelle une correction». En outre, il a annoncé les chantiers sur lesquels l’association travaille. Il s’agit du «projet du mémorial de la révolution du Fouta, de bâtir un centre de recueil, de sauvegarde, de conservation, d’études de documents historiques détenus, dans des conditions précaires, par de nombreuses familles».
dkane@lequotidien.sn
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