Revue annuelle conjointe 2021 : Les recommandations des partenaires du Sénégal
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Par Khady SONKO –
Les partenaires au développement du Sénégal encouragent les autorités à faire une évaluation du Programme décennal 2012-2022 de lutte contre les inondations pour orienter des interventions futures. Les bailleurs incitent également à la publication des autres rapports annoncés par les autorités, tels que le rapport de la Cour des comptes et le rapport d’audit des marchés publics par l’Armp. «Il nous apparaît également primordial qu’une évaluation de l’impact du Pres soit menée, au bénéfice des interventions futures», a déclaré Irène Mingasson, à l’atelier de validation technique de la Revue annuelle conjointe 2021. Porte-parole des partenaires techniques et financiers, la cheffe de la Délégation de l’Union européenne ajoute : «Nous recommandons de revoir la question foncière du point de vue de l’attractivité des territoires telle que prévue dans le Plan national d’aménagement et de développement des territoires (Pnadt), mais aussi de l’autonomisation des femmes et des jeunes, la question foncière entraînant souvent des conflits au niveau local.»
Les partenaires suggèrent que la jeunesse soit invitée à participer à des évènements phare du pays comme la Rac ou le Conseil présidentiel annoncé sur la réforme de la Pêche artisanale et l’Aquaculture. «Ce Conseil pourra démontrer, amplifier le potentiel de ce secteur pour la création d’emplois, et mettre en lumière les bénéfices, pour la jeunesse notamment, de la réforme de la pêche, indispensable pour en assurer la durabilité», estime Irène Mingasson.
Selon les partenaires au développement, la jeunesse étant au cœur des priorités du gouvernement, la Rac devrait se focaliser davantage sur l’éducation de base, la qualité de la formation professionnelle, liée aux besoins du marché de travail, ainsi que l’insertion professionnelle des jeunes, vu que celles-ci constituent un pilier-clé de la relance.
A ce titre, pour relever le taux d’achèvement et de réussite dans ces secteurs, ils recommandent de renforcer les programmes dès le primaire, ainsi que les capacités des enseignants.
En matière d’éducation de base, outre les besoins en termes d’infrastructures, d’intégration du numérique, et en nombre d’enseignants, il semble opportun, selon les bailleurs de fonds, de prioriser également la réforme des programmes scolaires, le déploiement de dispositifs ciblant les enfants et jeunes non scolarisés et particulièrement vulnérables. «Plus largement nous invitons à une réflexion approfondie sur la durabilité et l’avenir du système éducatif, dans un contexte où les dépenses courantes représentent l’essentiel du budget du secteur», a soutenu Mme Mingasson.
Tout en saluant les efforts consentis par le gouvernement dans la promotion de l’égalité de genre, les partenaires l’encouragent à rendre compte de l’état d’avancement de l’égalité de genre au niveau institutionnel et économique.
«Nous l’invitons à poursuivre résolument l’institutionnalisation du genre dans l’Administration publique, centrale et territoriale, à travers des audits genre systématiques dans les ministères sectoriels, une sensibilisation effective du personnel à la thématique genre, et la mise en œuvre de plans budgétisés à cet effet», a poursuivi Irène Mingasson.
Aussi, la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’autonomisation économique des femmes, notamment en milieu rural, devrait être renforcée d’après elle. A cet effet, les partenaires de l’Etat du Sénégal l’invitent à une présentation des résultats et des impacts de tous les mécanismes de financement et d’autonomisation mis en place.
«Plus généralement nous soulignons l’importance et la pertinence d’une référence systématique au respect des droits humains dans les politiques publiques. Nous appelons à relancer les processus législatifs relatifs aux droits des enfants, notamment l’adoption du Code de l’Enfant», recommandent les partenaires.
Ils appellent également à accentuer les efforts de prévention des violations des droits et des pratiques néfastes contre les femmes et les enfants, mais aussi à traduire les engagements politiques nationaux en matière de protection des enfants et des populations vulnérables, à travers par exemple l’accroissement des investissements publics dans ces domaines.
Les partenaires se félicitent de l’exhaustivité du rapport dans sa partie gouvernance. Pour améliorer l’efficacité et l’efficience dans la mise en œuvre des politiques publiques, ils encouragent la mise en place d’un dispositif permettant la reddition des comptes de la mise en œuvre de l’action gouvernementale. «Ceci, ainsi que la transparence, nous parait plus pertinent que jamais pour nourrir la confiance des citoyens sur l’utilisation efficace et efficiente des ressources publiques à l’aune des priorités les plus fortes», dira Mme Mingasson.
ksonko@lequotidien.sn