Revue – Pour une éducation de qualité : Les acteurs de l’école en quête de solutions

En prélude à la revue sur l’éducation, le ministère de tutelle et les organisations de la Société civile, ont fait le bilan des activités de 2020 en vue de proposer des stratégies qui permettront de résoudre les difficultés, qui assaillent le système éducatif du pays.Par Justin GOMIS
– Construire des perspectives consensuelles pour une éducation de qualité. Telle est la volonté recherchée par le ministère en charge de l’Education, les organisations de la Société civile, les syndicats de l’enseignement et les associations des parents d’élèves en organisant hier une pré-revue sur l’éducation. Ce moment de bilan et de perspectives permettra «de s’assurer de la bonne mise en œuvre des activités prévues durant l’année 2020 et faciliter l’échange sur les bonnes pratiques qui vont permettre au besoin de réajuster le plan de travail annuel à travers ses activités programmées pour 2021», indique-t-on dans les termes de référence. Il sera aussi saisi par les organisations civiles pour construire des stratégies et des contributions en vue de la revue prévue à la fin de cette rencontre.
Il faut savoir que chaque année, ce sont les mêmes problèmes qui sont posés et les mêmes solutions apportées. Selon les organisations civiles, il est temps d’y mettre un terme et d’aller vers plus de pragmatisme. «Il faudrait qu’on travaille à être plus pragmatiques en ayant des recommandations ciblées qui adressent des questions particulières et pour lesquelles nous décidons ensemble de les résorber de manière définitive», pense Cheikh Mbow, le Directeur exécutif de la Cosydep. A l’en croire, le système éducatif doit encore résorber des gaps nonobstant des efforts consentis par le Gouvernement. Il s’agit des intrants (manque de salles de classe, déficit en manuels, déficits en enseignants), des données et le non-respect des normes et standards de qualité. «Et pour faire marcher l’éducation, il faut régler ces gaps, suggère-t-il, en relevant aussi le non-respect des engagements.» Selon lui, «il n’est pas acceptable qu’en 2021, de voir des enfants qui ne savent ni lire ni écrire dans la rue à l’heure du travail. Cela n’est pas acceptable», martèle-t-il. En tout cas, il exprime sa crainte de voir ces enfants être exposés, être à la merci des terroristes. «Pourtant l’objectif recherché lors des Assises de l’éducation, souligne Cheikhou Touré, coordonnateur du Mécanisme des organisations de la Société civile, c’est de former le type de citoyen enraciné dans les valeurs sénégalaises et doté de compétences de base et de compétence de vie courante et de métier qui lui permet de gagner dignement sa vie.» Mais quand les enfants sortent des universités, ils ont des difficultés à trouver un emploi. «Nous voulons maintenant former notre jeunesse avec beaucoup plus de qualité et plus de possibilité afin qu’en sortant du système éducatif de pouvoir s’insérer», informe-t-il.
Abondant dans le même sens, Cheikhna Lam, directeur de la Planification, de la réforme au ministère de l’Education nationale, rassure : «On a suggéré que les recommandations, qui ont été formulées lors de la dernière revue et pour une année scolaire, soient reconduites pour l’année à venir mais qu’ensemble, avec tous les acteurs, qu’on puisse les regarder, les reformuler, les réorienter afin qu’on ait un plan de mise en œuvre assez opérationnel et assez réaliste pour qu’on puisse se donner les moyens de les réaliser par rapport à l’année à venir en tenant compte du contexte de la pandémie qui nous a permis de recentrer (les engagements) et d’aller à l’essentiel.»
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