Revue – Promotion du genre dans les politiques publiques : L’Etat et ses partenaires multiplient les formules

Dans le cadre de la promotion du genre dans la gestion des affaires publiques, les différents acteurs et partenaires impliqués dans ce combat harmonisent leurs positions en vue de mettre en place de meilleures politiques publiques. S’il reste encore un chemin à faire, beaucoup d’innovations ont été mises en place. Par Justin GOMIS –
Pour une meilleure prise en charge des systèmes du genre dans les politiques publiques, le ministère de la Famille, de la femme et de la protection des enfants a organisé hier un atelier de partage et de validation de la revue annuelle conjointe. Une rencontre qui a réuni les acteurs au niveau sectoriel, les différents ministères représentés par les coordonnateurs de cellules genre, la Société civile, les partenaires techniques et financiers de la coopération bilatérale, la coopération italienne, les Nations unies représentées par l’Onu-Femmes et l’Unicef.
Cette démarche participative permet d’analyser les résultats enregistrés en matière de promotion de prise en charge et d’institutionnalisation du genre au niveau des politiques publiques dans tous les secteurs du gouvernement et de la vie. Ainsi, l’objectif visé est de mieux peaufiner les politiques publiques en faveur du genre, de la famille et de l’autonomisation des femmes. «Cette revue traduit l’engagement de la ministre de la Femme de mettre à exécution la directive de la Primature, mais également les instructions du président de la République pour une meilleure prise en charge des systèmes du genre dans toutes les politiques publiques», a déclaré Mame Ngor Diouf, qui présidait l’ouverture de l’atelier au nom de la ministre de la Femme, de la famille et de la protection des enfants. D’après le Secrétaire général du ministère de la Femme, «cette revue annuelle conjointe sera versée dans la revue annuelle globale, la Rac Pse». Car elle prend en compte le genre dans le domaine de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, des ressources humaines, de la formation et dans le domaine de la participation politique. «Dans tous les secteurs, nous devons analyser tous les efforts du gouvernement pour donner la place aux femmes, pour prendre en compte les disparités et discriminations basées sur le genre et par conséquent pour renforcer la participation politique et l’autonomisation des femmes», a ajouté le Sg. Cette revue permet également d’analyser les défis et écarts pour mieux assurer la protection des femmes et leur autonomisation. Et c’est l’occasion pour tous les acteurs, après avoir envoyé leur contribution, de consolider le document en vue de sa validation, a fait savoir en outre le Secrétaire général. Selon Mame Ngor Diouf, cette revue intervient dans un contexte particulièrement stratégique qui coïncide avec l’élaboration de la Politique nationale de développement et du Pap3, et après les Assises nationales sur l’entreprenariat féminin et l’autonomisation des femmes. Par conséquent, «les résultats et recommandations seront versés dans ce cadrage national», a-t-il dit. Avant d’indiquer que ce rapport doit être amélioré, analysé, consolidé, renforcé et validé aujourd’hui. Et après cette validation, les résultats notés dans tous les secteurs seront versés au niveau de la Revue annuelle conjointe globale nationale du Pse.
C’est l’avis de Mme Axa Maty Basse, cheffe de division à l’Unité de coordination et de suivi à la politique économique à la Direction générale de la planification et des politiques économiques au ministère de l’Econo-mie, du plan et de la coopération. Elle est d’avis qu’il faut une reddition des comptes pour promouvoir et améliorer la gestion axée sur les résultats de développement. «La particularité de la revue de cette année est qu’elle fait le bilan de la mise en œuvre du Pap2a. Qui dit bilan, dit formuler des recommandations pour le prochain Pap qui est en court d’élaboration le Pap3 pour la période 2024-2028», a-t-elle soutenu. Mais à en croire le Secrétaire général du ministère de la Femme, le chef de l’Etat a pris la décision de consacrer le 7 mars, Journée nationale pour l’autonomisation économique des femmes. Il a aussi, dit-il, accepté la recommandation consistant à renforcer les budgets des fonds destinés aux financements dans l’autonomisation des femmes. «Il a signé le décret 2023-038 du 16 mai 2023 portant organisation du ministère de la Femme, de la famille et de la protection des enfants. Ce décret consacre, conformément aux orientations des assises et aux recommandations des femmes, une Direction nationale pour l’autonomisation économique des femmes au sein des ministères. Elle prévoit la création de 14 directions régionales de la famille, de prendre en compte l’approche famille visant à délivrer un paquet de services à toutes ces composantes, hommes, femmes et groupes vulnérables», a-t-il informé. Il ajoute : «Egalement ce décret prévoit la création de 46 services départementaux de la famille et en lien avec nos exercices, ces structures décentralisées, qui seront déployés très prochainement, vont assurer la représentation du ministère au niveau déconcentré, mais une meilleure prise en charge systématique du genre dans les politiques locales conformément à la détérioration des politiques publiques, instructions fortes du chef de l’Etat.»
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