Si le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar suit le réquisitoire du procureur, le nommé Mouhamadou Camara sera condamné à 2 ans d’emprisonnement ferme. Il a été attrait, hier, à la barre pour répondre des délits de «viol» et de «détournement de mineure». L’affaire a été mise en délibéré à demain.
Poursuivi pour les délits de «viol» et de «détournement de mineure», le prévenu, Mouhamadou Camara, risque une peine de 2 ans d’emprisonnement ferme. Hier, devant le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar, le jeune homme n’a pas reconnu les faits. En effet, dans le procès-verbal d’enquête, B. S, âgée de 17 ans, accuse le mis en cause de l’avoir traîné dans une maison en construction avant d’abuser d’elle. Selon la présumée victime, le sieur Camara l’avait pénétrée à deux reprises. Dans sa version servie devant les limiers, elle déclare aussi avoir saigné et lavé ses habits après les rapports sexuels. «Je n’ai pas mis ma main sur elle. Elle voulait piquer mon téléphone. Elle n’y a pas réussi. C’est pourquoi, elle m’accuse de viol. Elle n’avait pas fait plus de deux minutes là-bas. Parce qu’il y avait des gens sur place», jure le prévenu.
Dans sa relation des faits, Mouhamadou Camara est revenu sur les circonstances dans lesquelles il a rencontré la fille. D’après lui, il a fait la connaissance de B. S à la gare routière de Diamniadio. Après des échanges, dit-il, ils se sont rendus à son lieu de travail, un chantier en cours de construction situé à la Cité des fonctionnaires. En cours de route, narre Mouhamadou, il avait acheté du «tchiacry» pour la fille qui en avait fait la demande. Selon lui, lorsqu’ils sont arrivés au bâtiment, ils n’ont pas eu le temps de faire quoi que ce soit. Parce que son patron leur aurait intimé l’ordre de vider les lieux. A la barre, l’oncle de B. S a réclamé la somme de 200 mille francs Cfa en guise de dommages et intérêts.
Le «détournement de mineure» est «constant», selon le Parquet
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public retient qu’«il y a eu conjonction sexuelle. Mais il ne résulte pas des éléments de la procédure que le prévenu ait recours à la violence», dit-il. Face à cette «absence de preuve», le maître des poursuites a demandé au Tribunal d’écarter le délit de «viol». Cependant, pour le chef d’inculpation de «détournement de mineure», le représentant du Parquet atteste qu’il est «constant». Parce que, soutient-il, Mouhamadou Camara a interpellé la fille dans la rue, lui a promis de l’argent avant de la conduire dans un endroit où les parents n’avaient plus de surveillance sur leur fille. Après avoir conclu que les faits de «détournement de mineure» sont «avérés», le Parquet a requis 2 ans d’emprisonnement ferme.
Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense a d’emblée rappelé qu’un «détournement suppose qu’on enlève la fille de chez ses parents. Elle ne fait référence à aucune forme de violence. Elle est mature. Est-ce qu’on peut dire qu’elle est mineure ?», demande-t-il. «Je ne le crois pas», répond l’avocat himself. Il a sollicité la relaxe pour le délit de «détournement de mineure».
La défense relève «les contradictions» de la partie civile
Selon lui, il y a trois faits troublants qui montrent qu’il n’y a jamais eu les événements mentionnés. Il dit : «Elle était consentante dans le but de recevoir de l’argent. A cette heure (18h-19h), la cité est grouillante de monde, elle n’avait pas crié. Deuxièmement, elle avait dit que Mouhamadou l’a pénétrée à deux reprises, qu’elle a saigné, lavé ses habits et, à la barre, elle dit qu’elle n’a pas été violée. Troisièmement, le document établi par les blouses blanches est un certificat médical de complaisance.» Compte tenu de tous ces éléments, la défense a demandé la relaxe de son client du délit de «viol» aussi. L’affaire sera vidée demain.
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