Les manifestations collectives comme celles de Noo lank pourraient être infestées avec l’apparition du coronavirus au Sénégal. Cependant, une unité de toute la classe politique en pareille circonstance est loin d’être acquise.

Le Sénégal a enregistré hier son premier cas de coronavirus. Les appels à la méfiance dans les zones à forte densité humaine se multiplient. Une situation qui risque de ne pas faire les affaires du collectif Noo lank. La plateforme citoyenne a organisé vendredi dernier une grande marche pour exiger la libération de Guy Marius Sagna et l’annulation de la hausse sur le prix de l’électricité. Les autorités pourraient trouver là un bon prétexte pour légitimer les interdictions de manifester. Avec la capacité de propagation du Covid 19, les manifestations politiques de façon générale sont en passe d’être grippées en termes de mobilisation massive à cause des risques de contamination. Pour les meetings et autres activités similaires, les politiques devront y surseoir. Quid du dialogue national ? Ces concertations initiées par le chef de l’Etat sont aussi menacées par le coronavirus. Pour le moment, il n’y a pas encore de lettre officielle suspendant les rencontres qui regroupent des centaines de personnes. La commission politique se réunit ce matin à Ngor Diarama. Général Mamadou Niang et Cie retournent dans cet hôtel après un intermède au ministère des Affaires étrangères.

Le défi de l’unité des politiques
En France, les mobilisations se sont fortement réduites. Les gilets jaunes, les détracteurs de la réforme sur la Sncf ou la loi sur les retraites ont baissé en intensité dans la rue depuis que le pays est confronté à l’épidémie de coronavirus. D’ailleurs, les autorités ont interdit les manifestations collectives, dont le semi-marathon de Paris, «jusqu’à nouvel ordre» dans certains lieux. Mais une mobilisation pourrait en chasser une autre. Il est attendu l’unité de tous derrière l’Etat du Sénégal. En France où des cas de décès liés à l’épidémie ont été enregistré, c’est l’unité (ou presque) face au nouvel adversaire commun et très coriace. La classe politique soutient dans son ensemble le gouvernement dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus. Le Premier ministre Edouard Philippe a reçu jeudi dernier les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, les présidents de groupe parlementaire, les chefs de parti et association d’élus pour les informer de la situation. Au Sénégal, cet élan est très rare, même si la poignée de main entre Macky Sall et Idrissa Seck à la Maison du Parti socialiste peut laisser espérer un autre miracle. Mais l’entente avec les opposants radicaux de la trempe de Ousmane Sonko ne sera pas chose aisée pour le chef de l’Etat. Réunir toute l’opposition derrière le président de la République, ce serait le défi politique à relever pour vaincre l’ennemi Covid 19.