Le directeur général de la Société d’exploitation et d’aménagement des terres du Delta (Saed) a annoncé jeudi que 49 mille 500 ha de terres ont été emblavés dans la vallée du fleuve Sénégal. Un record qui pourrait valoir une production de plus de 300 mille tonnes de riz, selon Aboubacry Sow qui effectuait une tournée dans plusieurs périmètres agricoles.

C’est une sorte de tournée-bilan de la campagne de contre-saison sèche chaude que le directeur général de la Société d’exploitation et d’aménagement des terres du Delta (Saed) a effectuée dans une bonne partie des grands périmètres agricoles de la vallée du fleuve Sénégal. Selon Aboubacry Sow qui se félicitait des bonnes performances réalisées par les producteurs, les superficies qui ont fait l’objet de mise en culture portent sur 49 mille 500 ha. Il souligne que cette superficie, rapportée aux objectifs que s’était fixée la Saed, donne un taux d’emblavement de 99,4%. L’objectif est donc presque atteint, a souligné le patron de la Saed, qui a fait savoir que cette superficie, comparée à celles des années passées, constitue un bond de plus de 4 000 hectares ; ce qui est très important comme avancée dans l’histoire du Sénégal.
C‘est la première fois qu’une superficie aussi importante est exploitée, a fait savoir Aboubacry Sow qui a expliqué que cela a été rendu possible par la conjonction de plusieurs activités qui ont été menées par les partenaires, notamment financiers comme la Banque agricole, ancienne Caisse nationale de crédit agricole (Cncas), principal partenaire financier de la filière, qui a investi plus de 9 milliards de francs Cfa pour financer la campagne, ce qui constitue également un record en termes de financement.
A côté de cette contribution des partenaires, les bonnes performances de la filière s’expliquent aussi, selon Aboubacry Sow, par l’engagement des producteurs pendant cette campagne, surtout dans le Delta. Par ailleurs, explique M. Sow, un comité régional chargé de la programmation, du suivi et de l’évaluation de la campagne agricole a été mis en place. Ce comité, composé entre autres de la Direction régionale du développement rural (Drdr), du Cerise qui regroupe des producteurs, Africarice et la Saed, a pour mission de réfléchir sur tout ce qui se passe au niveau de la campagne, de la programmation jusqu’à l’évaluation. Ce sont les résultats et les fruits du plan d’action mis en place par ce comité qui sont en train d’être récoltés avec les bons points de cette campagne, a indiqué le patron de la Saed qui a souligné d’autre part que ces bons résultats ont été aussi rendus possibles par la bonne qualité du service de l’eau. Pour exemple, dans le Gorom Lamsar, plus de 36 mille ha ont été emblavés, alors que dans cette zone, il y a quelques années, il était pratiquement impossible d’irriguer correctement 5 000 ha. Aujourd’hui, la qualité du service de l’eau permet de faire beaucoup mieux, notamment grâce aux travaux de maintenance qui sont réalisés pour dégager les axes d’irrigation et ainsi libérer l’eau.
Le Dg de la Saed en a profité pour saluer l’accompagnement des autorités, particulièrement le ministre de l’Agriculture et de l’équipement qui a mis à la disposition des producteurs de l’engrais en quantité suffisante et la totalité des intrants agricoles. Il ne reste plus, selon Aboubacry Sow, qu’à prier et œuvrer pour une bonne récolte. Et pour cela, il faut relever deux défis majeurs. Il s’agit de la récolte ainsi que de la lutte anti-aviaire dans la mesure où, souligne-t-il, si une attaque de rats a été jugulée, il faut dès maintenant prendre des dispositions pour que les oiseaux ne portent pas atteinte aux récoltes attendues. Evoquant la pandémie du Covid-19, le directeur de la Saed a fait savoir que le défi en cette période de crise est de faire de sorte que le Sénégal puisse avoir une bonne sécurité alimentaire. Et sur ce point, le pays est sur la bonne voie avec les différents programmes mis en place par le gouvernement.
Du côté des producteurs, on s’est beaucoup félicité des bonnes performances qui, selon Ousseynou Ndiaye, président du Cerise, n’ont jamais été réalisées dans la vallée où si tout se passe bien, les rendements atteindront inévitablement 6 tonnes à l’hectare ; ce qui permet d’espérer une production de près de 300 mille tonnes.