Après avoir raté le rendez-vous de 2017, Macky Sall a reporté l’atteinte de l’autosuffisance en riz en 2019. Mais il va falloir qu’un certain nombre de freins à cet objectif, liés au déficit des aménagements, du matériel agricole, des magasins de stockage, entre autres, soient levés.

Le Projet d’amélioration de la productivité du riz dans les aménagements hydro-agricoles de la vallée du fleuve Sénégal (Papriz2), selon les acteurs, a un impact réel sur la production du riz irrigué dans la vallée du fleuve Sénégal. Aussi bien sur le plan de la mécanisation, du crédit, que de la contribution du secteur privé sur la transformation du riz. «Aujourd’hui, les capacités de transformation de riz que nous avons tournent autour de 350 tonnes/heure. Ce qui nous permet de transformer la production actuelle sans difficulté. Mais nous voulons aller au-delà», a indiqué le directeur du développement et de l’appui aux collectivités locales de la Société d’aménagement des terres du delta et de la vallée du fleuve Sénégal et de la falémé (Saed), lors d’un atelier sur le Papriz. Tout de même, des efforts restent à faire. Amadou Thiam explique que «sur les 70 mille hectares qui sont aménagés en riz, près de 63 mille sont exploitables. Alors que le potentiel aujourd’hui, rien que pour la riziculture dans la vallée, c’est 120 mille hectares. Ce qui veut dire que nous avons un peu près de la moitié des superficies à aménager, qui tournent autour de 50 mille hectares. Donc, le déficit en aménagement qui permet d’atteindre une autosuffisance en riz est encore là. Je pense qu’aujourd’hui, c’est un défi à relever». L’autre aspect, souligne M. Thiam, «c’est le renforcement des capacités de stockage. Aujourd’hui, nous sommes en train de faire la double culture. Les capacités de stockage actuelles doivent être renforcées. Des efforts ont été faits dans le cadre du Pracas, on a eu à augmenter la capacité de transformation de plus de 45 mille tonnes en l’espace de trois ans. Mais avec le niveau de production que nous voulons avoir, on a besoin d’augmenter davantage les capacités de transformation. D’où la nécessité de construire encore des magasins de stockage. Qui dit double culture, dit renforcement de matériels agricoles, notamment de moissonneuses batteuses et d’annualisation du crédit, afin de permettre aux producteurs d’être à l’aise dès le démarrage des campagnes». A l’en croire, l’annualisation du crédit est en train d’être expérimentée sur des sites-pilotes, qui leur permettront, en relation avec la Cncas, de voir quelles sont les dispositions qui seront prises pour que cela puisse être étendu sur l’ensemble de la vallée du fleuve Sénégal. Malgré toutes ces contraintes, ces acteurs restent optimistes par rapport à l’atteinte de l’autosuffisance en riz en 2019. Amadou Thiam affirme : «L’expérience nous a montré que c’est possible. A preuve, de 2014 à maintenant, on a augmenté les aménagements de presque 12 mille hectares. Alors qu’auparavant, il était très difficile d’augmenter les aménagements dans la vallée de 1000 hectares. En tenant compte de ces aspects, on peut être optimiste. D’autant plus que les autorités ont pris à bras-le-corps ce programme d’autosuffisance en riz à travers le corridor céréalier et il y a la coordination du Pnar (Programme national d’autosuffisance en riz) qui est en train de faire un travail important dans la vallée et dans les autres zones de production rizicole. Et nous avons également, l’appui et l’accompagnement de la coopération japonaise, mais aussi des autres bailleurs de fonds qui, aujourd’hui, tous sont engagés pour accompagner l’Etat par rapport à l’atteinte de objectifs d’autosuffisance en riz.»
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