Pour booster la pratique de la double-culture du riz, des progrès ont été notés dans la mise en œuvre de la 2e phase du Projet d’amélioration de la productivité du riz dans la vallée du fleuve Sénégal (Papriz 2). Malgré tout, des efforts restent à faire.

Par Dialigué FAYE – Des efforts restent à faire pour que l’activité de la double-culture soit une réalité dans la vallée du fleuve Sénégal. Malgré les progrès notés, les objectifs fixés pour booster cette activité n’ont pas été atteints.
«On n’a pas encore atteint l’intensité culturale qui a été fixée à 1,5 au minimum, voire 2, c’est-à-dire pratiquer la double-culture sur l’ensemble des superficies exploitables, deux fois dans l’année», a indiqué le Directeur général adjoint de la Saed, Amadou Thiam, samedi, lors d’une visite de l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Araï Tatsuo, dans le casier rizicole de Pont Gendarme.
Situé dans le département de Dagana, Pont Gendarme constitue l’un des sites-pilotes où la double-culture a été expérimentée, dans le cadre de la mise en œuvre de la 2e phase du Projet d’amélioration de la productivité du riz dans la vallée du fleuve Sénégal (Papriz 2). Mais sur ce site-pilote d’une superficie de 272 ha, la double-culture n’a pu être pratiquée que sur la moitié de ce casier, selon Madiop Niang, président de l’Union des Gie du casier de Pont Gendarme. Alors que l’objectif était d’aller à une intensité culturale beaucoup plus importante. Ce qui veut dire qu’il y a beaucoup d’efforts qui restent à faire. Cela, à cause d’un certain nombre de contraintes auxquelles les exploitants sont confrontés. Entre autres, liste M. Thiam, le respect du calendrier cultural qui n’est pas encore à l’optimum. Pour lui, ce non-respect du calendrier cultural peut se justifier par la lenteur notée dans le remboursement des crédits, l’insuffisance du matériel agricole, mais aussi par l’apparition de bio-agresseurs pendant l’hivernage.

Six Gie dotés d’unité de transformation
Les exploitants ont tout de même dressé un bilan «satisfaisant» de la mise en œuvre du Papriz 2. Devant Araï Tatsuo et ses collaborateurs, Madiop Niang s’est félicité des séances de renforcement de capacités dont ils ont bénéficié dans divers domaines, comme l’irrigation, la production, le machinisme agricole… «Des équipes composées d’experts japonais et sénégalais nous ont formés en techniques rizicoles, riziculture irriguée, traitement des cultures…», a indiqué le président de l’Union des Gie du casier de Pont Gendarme.
A travers ces sessions de formation, les partenaires japonais, en collaboration avec la Saed, voulaient que les producteurs acquièrent des connaissances théoriques de base sur les pratiques culturales du riz. Avant d’allier la théorie à la pratique dans des champs-écoles mis en place, afin que les producteurs puissent avoir l’opportunité d’apprendre, sur le terrain, comment obtenir des rendements et des profits élevés en utilisant les techniques de production de riz irrigué recommandées par la Saed et les autres institutions de recherche et de développement comme Africa rice et Isra.
Au-delà de l’amélioration de la productivité, le Papriz 2 avait pour objectif d’améliorer la qualité du riz de la vallée. Ainsi, des équipements additionnels ont été offerts à six unités de décorticage artisanal dans les départements de Dagana (4) et Podor (2). Cela, afin de relever leurs plateaux techniques. Pour s’enquérir de ces réalisations, l’ambassadeur s’est aussi rendu à Richard-Toll où se trouve l’une des six Uda équipées par le projet.
«Grâce à ces équipements, la pénibilité à laquelle nous étions confrontés dans la transformation est allégée. Nous produisons maintenant un riz de qualité. Un riz blanc catégorisé : entier, semi-brisé, brisé, fin. Nous avons tout de même des difficultés liées surtout au stockage de nos produits», a dit Mme Fambaye Diop. Compte tenu des avantages des petites unités, la présidente du Gie kharitou dieukeureum-Richard-Toll plaide pour que tous les autres acteurs qui interviennent dans la transformation puissent en bénéficier dans la 3e phase du Papriz attendue dans le premier trimestre 2022.
dialigue@lequotidien.sn