Dans le cadre de l’accompagnement des Petites et moyennes entreprises (Pme) et Petites et moyennes industries (Pmi) agricoles évoluant dans la vallée du fleuve Sénégal, le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) a injecté 200 millions de francs Cfa dans l’entreprise Rassoulna (Sarl).Par Cheikh NDIONGUE(Correspondant)

– Le Directeur exécutif des investissements du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), Boubacar Gningue, et le Directeur général de l’entreprise Rassoulna (Sarl), Amadou Niama Bâ, ont signé vendredi, en présence du Directeur général de la Saed et du maire de Ronkh, Amadou Tidiane Ndiaye, une convention de financement portant sur un montant 200 millions de francs Cfa. Une façon, selon M. Gningue qui représentait le Directeur général du Fonsis à la cérémonie de signature, d’accompagner et d’encourager le développement de la mécanisation devenue pour l’Etat une option irréversible dans le cadre du développement de la filière rizicole au Sénégal. Il rappelle que la mission du Fonsis c’est  d’investir dans les grands projets qui transforment l’économie et dans les Pme/Pmi agricoles qui ont un fort potentiel de devenir demain des champions nationaux. Dans ce cadre, souligne-t-il, la loi qui a créé le Fonsis demande que  20% des investissements soient faits dans les  Pme/Pmi sénégalaises. C’est la raison pour laquelle l’agriculture étant une priorité pour l’émergence du pays, conformément aux orientations  du plan Sénégal émergent  avec la collaboration de la Saed, il a été mis en place un fonds d’investissement  qui s’appelle fonds agricole Fonsis-Saed dont l’objectif est de  cibler les Pme/Pme agricoles   qui ont un potentiel leur permettant de devenir demain des champions nationaux. Concrètement, explique-t-il, les différentes parties prenantes ont regardé  dans chaque maillon de la chaîne de valeur agricole, pour identifier les entreprises  qui ont un fort potentiel en utilisant l’expertise de la Saed,  pour ensuite les accompagner  dans leur développement, pour en  faire des joyaux de notre économie et surtout des fers de lance  pour la transformation  de l’agriculture sénégalaise.
Après un premier investissement dans la transformation  agricole, le  Fonsis a ainsi ciblé, en concertation avec  la  Saed, la mécanisation de l’agriculture  qui est une bataille-clé que notre pays doit gagner, si nous devons gagner la bataille de la sécurité alimentaire, indique M. Gningue.

Participer à l’effort d’auto­suffisance en riz
Le Directeur exécutif des investissements du Fonsis rappelle que ces dernières années, le Sénégal a réussi l’offensive dans la production  agricole avant de lancer une offensive dans la transformation. Aujour­d‘hui, fait-il savoir, le défi reste la mécanisation de l’agriculture. Il souligne que dans ce domaine, Rassoulna a fait ses preuves en trois ans. L’entrepreneur  a trente ans  d’expérience et, est parti de rien.  Aujourd’hui, il a créé ce qu’on peut appeler un champion en herbe qui, comme les autres champions, doit être accompagné  par des investissements à capital pour en faire un fer de lance de notre économie, estime M. Gningue. Et de relever par ailleurs, que l’investissement  que le Fonsis fait dans Rassoulna n’est pas une dette, il est complémentaire à l’investissement bancaire. C’est un investissement dans lequel le Fonsis ne prend pas de garantie et dans lequel il n’y a pas de séances de remboursement. L’idée est de faire en sorte que si le projet marche que les  fruits du succès soient partagés et s’il y a des difficultés que les acteurs essaient de trouver  ensemble  des solutions.
Babacar Gningue, qui compte voir le chiffre d’affaires de l’entreprise Rassoulna doubler d’ici deux ans, a aussi expliqué que ce n’est pas là une première expérience,  car le fonds créé depuis 2016, a déjà effectué un premier investissement dans la transformation  du riz pour accompagner une société sénégalaise de la vallée, conformément à la mission classique des fonds d’investissement qui, à côté des solutions bancaires, donnent aux Pme et Pmi sénégalaises  d’autres solutions de financement, qui sont plus flexibles  et qui viennent  compléter les solutions bancaires. C’est pourquoi, note-t-il, au­jour­d’hui, conformément  aux directives du chef de l’Etat de mutualiser les instruments de l’Etat  pour travailler ensemble et avoir plus d’impact sur les Sénégalais  et sur leurs entreprises, le Fonsis a jugé opportun de travailler en synergie avec la Saed,  qui apporte l’expertise technique à côté de l’expertise financière apportée par le Fonsis.
Pour le Directeur général de la Saed, l’entreprise Rassoulna est un exemple de réussite au niveau local. Une entreprise qui dispose d’une trentaine d’années d’expérience et qui peut, avec ce nouveau financement, travailler dans des domaines comme l’aménagement et pourrait même faire des prestations de services dans ce secteur.
Amadou Niama Ba, directeur de l’entreprise Rassoulna, a lui, indiqué que ce soutien lui permettra de faire une montée en puissance, notamment par la création d’une nouvelle société mais aussi par la création d’autres services.
Rassoulna est une entreprise qui a été mise en place par un entrepreneur du terroir et a bénéficié, pour son développement, de financements de la Banque agricole pour l’acquisition de son matériel et surtout d’un soutien de l’Etat qui lui a accordé des subventions pour une partie du matériel et d’exonérations douanières à hauteur de 26% à chaque opération d’acquisition de machines agricoles.
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