Rohingyas, résistants karen et crise de l’humanité (suite et fin)

«Rester en colère, c’est comme saisir un charbon ardent avec l’intention de le jeter sur quelqu’un ; c’est vous qui vous brûlez», Bouddha Siddhârta Gautama
Mon Dieu ! Comment une grande dame, raffinée et cultivée, titulaire d’un Phd à l’Ecole des études orientales et africaines de Londres, en est-elle arrivée à ce niveau d’insensibilité et de realpolitik face à cette terrible infamie, ces massacres génocidaires qui nous éloignent de notre humanité ? A quoi ont servi les cours de philosophie politique et d’économie au St Hugh’s College d’Oxford ? Questions qui s’adressent à tous ! Autant dire que nous avons dû terminer nos études faussement doctorales avant d’entrer à l’école élémentaire, du bon sens, de l’humanisme et des bons caractères. Les certificats de bonne conduite décernés avec pompe et légèreté aux plus «offrants», ces personnalités dont on ne sait rien si ce n’est qu’elles sont sous les feux de la rampe construite selon une mécanique qui obéit au succès. La fabrique internationale du succès et de la bonté, les nombreuses œuvres caritatives de ces stars… intellectuelles, chanteurs ou politiques, à qui l’argent n’appartient pas. Elles n’ont qu’à prêter leur nom. C’est terrible et complexe ! Mon Dieu ! Comment une grande dame, raffinée et cultivée, titulaire d’un Phd à l’Ecole des études orientales et africaines de Londres, en est-elle arrivée à ce niveau d’insensibilité et de realpolitik face à cette terrible infamie, ces massacres génocidaires qui nous éloignent de notre humanité ? A quoi ont servi les cours de philosophie politique et d’économie au St Hugh’s College d’Oxford ? Questions qui s’adressent à tous ! Autant dire que nous avons dû terminer nos études faussement doctorales avant d’entrer à l’école élémentaire, du bon sens, de l’humanisme et des bons caractères. Les certificats de bonne conduite décernés avec pompe et légèreté aux plus «offrants», ces personnalités dont on ne sait rien si ce n’est qu’elles sont sous les feux de la rampe construite selon une mécanique qui obéit au succès. La fabrique internationale du succès et de la bonté, les nombreuses œuvres caritatives de ces stars… intellectuelles, chanteurs ou politiques, à qui l’argent n’appartient pas. Elles n’ont qu’à prêter leur nom. C’est terrible et complexe ! La bonté c’est autre chose, loin des oripeaux et autres clinquants de la surmédiatisation. Ce qui se passe en Birmanie et qui vient de loin est l’expression d’une défaite collective. Une défaite d’ordre moral. Nous risquons d’aller tous à Canossa. La crise de l’humanité est spirituelle, c’est la crise de la perception, l’incommunicabilité et l’incompréhension, le grand décalage horaire entre les cultures, tout ceci créé et préfabriqué par nous-mêmes. Nous avons violé nos propres origines puisque nous venons de la même source de lumière. A quoi nous ont servi les enseignements du premier des bouddha Siddhârta Gautama ? Nous nous sommes éloignés des préceptes de Zoul Kilfi qui remonteraient à Mathusalem, le sage fils de Enoch-Idriss, descendant de Adam et grand-père de Noé. Alors, nos mantras deviennent impuissants et nos chapelets brisés par la mondanité et la géopolitique. C’est le lot quotidien de l’homme d’aujourd’hui en ces temps de «mécroyance» où le scepticisme non pas du philosophe, mais celui de l’ignorant (disons-le), frappe de plein fouet et par vagues successives. Les enfants et les adultes qui ont refusé de grandir sont en train de se liguer contre l’humanité. Ce sont les mineurs incrustés dans la culture qui refuse toute forme de majoration. Ils procèdent par la terreur verbale. La confusion normale et historique entre Bouddha, Zoul Kifli et le prophète Ezéchiel devrait beaucoup faire réfléchir sur l’unicité. Aucun d’entre eux n’aurait pu autoriser le meurtre du prochain, l’enlèvement d’une seule âme, l’assassinat, le meurtre ou l’épuration ethno-religieuse. Cela va de soi. Aujourd’hui, ce sont les musulmans rohingyas et les karens birmans, demain ce sera qui et venant de quel côté ? La lecture du Vieux prêtre du temple de Shiga et son amour de l’immense écrivain japonais Yukio Mishima fut un puissant remède, une surprise, un étonnement suivi de puissants Allah Akbar devant un texte aux résonnances «bouddhiques», soufies et ascétiques. Un court texte à lire, publié dans le recueil Mort en été, c’est toujours l’Orient qui nous parle à travers le plus occidental des écrivains japonais. La lecture de l’Isha Upanishad, la plus connue des 118 Upanishads, est aussi un puissant remède contre la déshumanisation. «De ‘’upa’’ : proche de, près de, ‘’ni’’ : bas, et ‘’shad’’ être assis. C’est le fait d’être assis aux pieds du Guru pour recevoir l’enseignement. Les Upanishads forment ce que l’on appelle le Vedanta, de Veda-anta, la fin des Vedas, non seulement parce qu’elles constituent en la partie finale, mais surtout parce qu’elles en sont l’enseignement ultime, atteignant à la plus haute métaphysique, au-delà de laquelle est le royaume du silence», a écrit Gaura Krishna. Cela rappelle étrangement la voie du silence chez Ru ‘mi, une affaire à suivre. Il y a de la sagesse partout. C’est la propriété de l’humanité entière, toutes ces choses essentielles ont une même origine divine, enseignée et transmise par les sages. Les Rohingyas dont martyr est injustement ethnicisé et les Karens qui depuis longtemps ont choisi la résistance armée contre la déshumanisation ne savent que faire dans ces contrées déshumanisés par la politique. Tout cela s’écarte de l’actualité parce que les génocides et les crimes de masse sont des révélations, elles sont mystérieuses, elles tentent de se lover dans les bras de la religion.