L’Union nationale des indépendants du Sénégal (Unis) exhorte Ousmane Sonko à ne pas faire ombrage à l’ascension présidentielle de Bassirou Diomaye Faye. Dans un communiqué, Amadou Guèye, président de l’Unis, précise qu’il n’y a pas deux présidents élus. «Il n’y en a qu’un seul, légal et légitime. Nulle ambiguïté ne doit exister.» Et pour le président de l’Unis, Ousmane Sonko va  trop vite en besogne.Par Ousmane SOW –

L’élection présidentielle du 24 mars 2024 a marqué une nouvelle ère pour le Sénégal, avec l’ascension de Bassirou Diomaye Faye à la fonction présidentielle. Et dans les prochains jours, son ascension à cette fonction passera par un protocole consacré qui fera de lui une institution. De ce fait, dans un communiqué rendu public hier, l’Union nationale des indépendants du Sénégal (Unis), par le biais de son président, Amadou Guèye, exprime sa désapprobation quant à la présence de Ousmane Sonko lors de l’audience du nouveau Président élu Bassirou Diomaye Faye avec le Président Macky Sall, ce jeudi au palais de la République. Pour Amadou Guèye, cette rencontre entre Diomaye Faye et Macky Sall au Palais ne nécessitait pas la présence de Ousmane Sonko pour de multiples raisons. «La rencontre du 28 mars avec Macky Sall est un moment solennel entre les deux seulement, tout accompagnant devant rester dans le protocole arrière invisible, avant son investiture par le Conseil constitutionnel et la cérémonie de passation officielle avec l’actuel chef de l’Etat, au palais de la République. Mais Ousmane Sonko, pourtant inattendu, a tenu à marquer le coup de sa présence en s’interjetant alter ego de Macky Sall et Diomaye Faye», déclare Amadou Guèye.

Pour le président de l’Unis, cette intrusion de Ousmane Sonko constitue «une incongruité dont le prétexte doit servir pour le rappeler à l’ordre et éviter de futures fausses notes».

Dans le communiqué, Amadou Guèye souligne l’importance de laisser Bassirou Diomaye Faye s’imposer avec singularité dans l’imaginaire des citoyens. «Il faut laisser la figure, la personnalité du nouvel élu s’imposer de sa solennité et de sa singularité dans l’imaginaire des citoyens, et ne point cultiver les images d’un duo élu. Il n’y a pas deux présidents élus.

Il n’y en a qu’un seul, légal et légitime. Nulle ambiguïté ne doit exister. Le slogan d’une campagne politique n’est pas la réalité d’une institution qui n’accepte pas encore le duo, encore moins la dualité», a fait savoir M. Guèye, précisant que s’immiscer dans ces moments solennels est un acte excessif de la part du leader du parti Pastef.

Par ailleurs, Amadou Guèye a affirmé que le chef des «Patriotes» est un homme de tempérament et de caractère, qui ne s’excuse pas de ses désirs, qui n’obéit pas aux leaders du parti Pastef, qui ne sont pas eux-mêmes capables de le raisonner ou de le tenir en bride si nécessaire. «Puisque ce tempérament et pis-aller volontaire semblent lui réussir, il est facile de comprendre que lui et les leaders de Pastef continueront ainsi», a dit Amadou Guèye.

Toutefois, dans le communiqué, l’Unis rappelle l’importance de l’obéissance à la loi et exhorte Ousmane Sonko à se soumettre au processus judiciaire en cours. «La République n’est pas le parti et la campagne électorale est bien finie. Il n’est pas encore Premier ministre, ni directeur de Cabinet pour le chaperonner de sa présence. Du reste, si Ousmane Sonko doit jouer un rôle dans la gestion de ce pays, le premier pas est la reprise de son procès, à la suite de la déchéance de sa condamnation», a indiqué Amadou Guèye, tout en soulignant l’importance pour Ousmane Sonko de respecter les institutions judiciaires pour maintenir l’intégrité du système démocratique.

Il faut le dire, le pays entre dans une nouvelle ère avec l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye. Il reste à voir comment les deux hommes politiques s’adapteront à ce changement et quel rôle jouera Ousmane Sonko dans le paysage politique sénégalais. Wait and see…