Selon les sages de cette contrée, le royaume de Mlomp Kassa a vu durant des siècles se succéder à sa tête d’illustres et valeureux rois. Le premier, contemporain du Roi Soleil Louis XIV, est du nom de Diontou Sambou intronisé en 1665. Son magistère a pris fin en 1701, après 36 ans de règne. Celui qui l’a succédé se nomme Adioua Sambou. Puis suivront successivement Alegue Sambou, Andine Sambou, Cougamidio Sambou, Ahoumoussel Sam-bou, Silondefou Sambou intronisé 1909 et disparu en 1970 après 61 ans de règne. Sibicouyane Sambou le succédera au trône. Intronisé en 1974, il a connu un règne de 43 ans avant de disparaitre en février 2017. Et aujourd’hui les populations de Mlomp Kassa ont la joie d’accueillir le nouveau roi du royaume de Mlomp Kassa, Sibilene Sambou. Toutefois, il est important de préciser qu’avant ces neuf rois cités plus haut, il y a eu d’autres rois dont les sages, de l’avis de Léandre Sylvain Diédhiou, ont jugé bon de ne pas divulguer les noms pour des raisons culturelles. Et une des raisons que les sages ont donné, dit-il, est que ces rois n’ont pas connu un long temps de règne et auraient disparu très jeunes. «Et dans la tradition diola, quand quelqu’un décède à un âge très jeune et de surcroit un roi, cela est vu comme un sacrilège, une malédiction. Du coup, son prénom n’est plus prononcé au sein de la société et ceux qui portaient le même prénom changent aussitôt de prénom ; ce que nous appelons en diola Kassa Kahouloughéne», a soutenu Léandre Sylvain Dié­dhiou. Et parfois, tout ce qui est comme photo ou papiers pouvant constituer un souvenir du défunt, poursuit-il, est déchiré ou brûlé. Autant de raisons qui expliquent que les sages aient jugé bon que ces premiers rois, qui n’ont pas connu un long temps de règne, ne doivent pas voir leurs noms cités, argue-t-il.
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