Royaume-Uni – Expulsion des migrants vers le Rwanda : Le premier vol annulé suite à un recours auprès de la Cedh

Le gouvernement britannique a subi hier soir, un revers humiliant avec l’annulation du premier vol censé conduire une vague de migrants illégaux vers le Rwanda. Cette situation est la conséquence du recours déposé auprès de la Cour européenne des droits humains (Cedh).
C’est un coup dur que vient de subir le gouvernement britannique. Sa détermination à expulser des migrants vers le Rwanda pour dissuader les arrivées illégales au Royaume-Uni a buté sur un recours de dernière minute. Ce qui a empêché le décollage du premier vol, prévu hier soir. Celui-ci a été annulé à la suite de cette requête déposée auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme (Cedh).
Le projet du gouvernement britannique d’envoyer des demandeurs d’asile, arrivés clandestinement au Royaume-Uni, dans ce pays d’Afrique de l’Est, à plus de 6000 km de Londres, vise à mettre un coup de frein aux traversées illégales de la Manche. Celles-ci ne cessent de se multiplier en dépit des promesses répétées du gouvernement de Londres de contrôler l’immigration depuis le Brexit.
Ce projet, critiqué par l’Onu, est très populaire au sein de l’électorat conservateur, alors que le Premier ministre, Boris Johnson, tente de restaurer son autorité après avoir échappé à un vote de défiance de son parti.
Mais après des recours en Justice, et une décision en urgence de la Cour européenne des droits de l’Homme, l’avion spécialement affrété pour des centaines de milliers d’euros est resté au sol.
«Dernier billet annulé. PERSONNE NE PART AU RWANDA», a tweeté l’association d’aide de soutien aux réfugiés Care4Calais qui avait annoncé de précédentes annulations d’expulsions.
Des sources gouvernementales ont confirmé à l’agence de presse britannique PA que l’avion prévu ne décollerait pas en raison des interventions de dernière minute de la Cedh.
A l’origine, les autorités comptaient expulser jusqu’à 130 migrants (Iraniens, Irakiens, Albanais ou Syriens) dans ce premier vol, un chiffre qui s’est réduit comme peau de chagrin à la suite de divers recours individuels.
Et dans un rebondissement de dernière minute, la Cedh a stoppé hier soir l’expulsion d’un demandeur d’asile irakien, en prenant une mesure d’urgence provisoire. Une source de soulagement pour les associations de défense des droits des migrants qui jugent le projet du gouvernement cruel et immoral.
La Cedh, basée à Strasbourg, a estimé que l’expulsion de l’Irakien devait être repoussée jusqu’à ce que la Justice britannique ait examiné la légalité du projet de loi, ce qui est prévu en juillet. Il s’agit en particulier de s’assurer que les migrants puissent avoir accès à des procédures équitables au Rwanda et que le Rwanda soit considéré comme un pays sûr.
Avec Le Point